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Par Olivier Pélisson Image le chant d'une île

 

Sortie : 21 octobre 2015 

Durée : 1h43

Genre : Documentaire

Un film portugais

Réalisation :

Joaquim Pinto & Nuno Leonel

Distribution :

Les pêcheurs de Rabo de Peixe et leurs proches

 

Présenté dans de nombreux festivals internationaux (Berlin, Indie Lisboa, Rio de Janeiro, Cinéma du Réel, La Rochelle, Lussas), Le Chant d’une île sort finalement en salles en France.

Son titre original, Rabo de Peixe, veut dire « queue de poisson », mais est avant tout ici le nom du bourg de Ribeira Grande, deuxième municipalité de l’île de São Miguel dans l’archipel des Açores, en plein océan Atlantique, à mille-cinq-cents kilomètres de Lisbonne, où le film est tourné. Un coin du globe où l’activité principale est la pêche artisanale, ressource locale historique, mais menacée depuis la fin du XXe siècle par la mondialisation et l’industrialisation à outrance.

Image le chant d'une île 2

Filmé au passage de l’an 2000 et au début du nouveau millénaire, pendant deux ans, et présenté une première fois en 2003 dans une version de cinquante-cinq minutes pour la télévision, le travail a été remonté et re-finalisé par son tandem de réalisateurs. Car le premier montage servait avant tout la présentation d’un métier, et les cinéastes voulaient aussi rendre hommage aux moments passés tout autour de l’activité. Rentre palpable la vie à l’œuvre entre les scènes de pêche et de travail. Tout le tissu humain, dense, fait d’attente, de déambulation, de buvette, de causette, du vent qui souffle, du temps qui passe. Cet étirement temporel même qui les a menés tous deux a passé sept ans de leur vie dans les Açores.

Une épopée humaine, immersion avec les pêcheurs, digne de Robert Flaherty, avec une touche néo-réaliste qui évoque aussi bien le Visconti de La Terre tremble que Pasolini. Pinto et Leonel filment les hommes et les éléments, les visages bruts et burinés, la beauté et la rudesse, les corps infatigables répétant les mêmes gestes, s’adaptant aux saisons et à la nature, luttant contre la déshumanisation galopante, dans un coin du monde nourri du mélange, de la diversité, du métissage, hors des modes et des carcans. Et pourtant, la résistance se fissure sous l’effet de masse du monde en marche.

Image le chant d'une île 3Belle idée d’accompagner le film en voix-off par les deux auteurs qui se relaient vocalement, et citent volontiers les auteurs, Simone Weil ou Melville. L’amour du couple d’artistes se ressent, et porte discrètement cette ode à l’artisanat, à la simplicité, au désintéressement, qui célèbre aussi bien la faune et la flore des fonds marins que les ports et les modestes intérieurs, les fêtes et les processions. Le Chant d’une île est un film libre, et fait écho à Et maintenant, précédent opus du duo, sorti en salles en 2014. L’écho d’un cinéma généreux et attentif au monde, désembarrassé du gras de la séduction à tout prix et de la belle image posée. Du cinéma brut.

 

Par France Hatron Affiche Belle

 

Sortie : le 14 octobre 2015 

Durée : 1h53 

Réalisation : Jean-Paul Rappeneau 

Distribution : Matthieu Amalric, Marine Vacth, Gilles Lelouch, Nicole Garcia, Karine Viard, Guillaume de Tonquédec, André Dussollier, Gemma Chan… 

 

Jérôme Varenne, un homme d’affaires établi à Shangaï depuis dix ans, vient passer quelques jours en Europe avec sa fiancée Chen-Lin. Lors de son passage à Paris, il s’invite à l’improviste chez sa mère, une jolie blonde fantasque qui semble perturbée par sa visite. C’est un peu normal car la maison de famille où ont grandi Jérôme et son frère jaloux n’est toujours pas vendue. Jérôme l’apprend en arrivant ! image 2 Belles famillesLes Varenne se retrouvent aux prises d’un étrange litige entre le promoteur immobilier et le maire, tous deux très intéressés par la propriété.  Jérôme décide de se rendre sur place pour éclaircir le mystère. Il retrouve un ami d’enfance, Grégoire Piaggi, dans le rôle du promoteur immobilier et découvre l’existence de la maîtresse de son père défunt, laquelle femme a une fille jeune et très belle, Louise, dont il va peu à peu s’étreindre. Mais le double interdit se profile puisque Louise est la fiancée du promoteur et que Jérôme vit avec Chen-Lin qui commence à le trouver plus que distant.

image 1 Belles familles

De facture très classique, ce film séduit dès les premiers instants par son rythme, ses personnages séduisants et attachants et une intrigue captivante ancrée dans la bourgeoisie de province contemporaine. On se plaît à imaginer la demeure familiale majestueuse en repère de souvenirs et de mystères à tiroirs. On n’est pas déçu : elle est belle, grande, et regorge de bons et mauvais souvenirs. La distribution, à la hauteur sur le papier, se montre en revanche décevante. Matthieu Amalric s’avère inégal, Nicole Garcia, Guillaume de Tonquédec et Gilles Lelouche surjouent, la jeune Marine Vacth manque de justesse et pourtant pas de sex-appeal ! Karine Viard ne manque, elle, vraiment pas de panache dans son rôle émouvant de maîtresse amoureuse et lésée. Quant à André Dussolier, son personnage plein de bons sentiments et de bienveillance nous séduit forcément en amoureux de Suzanne Varenne (Nicole Garcia).

image 3 Belles famillesL’état de séduction initial ne dure pas. La tension dramatique retombe assez vite et les dialogues plats ne donnent pas beaucoup d’espoir pour d’éventuels soubresauts. Entre drame et comédie, artifices de rebondissements de scénario classiques, adultères passés et présents, on oscille d’une sensation à l’autre, d’une envie à l’autre, sans savoir à qui ni à quoi se raccrocher vraiment. On se dit avec regret que ce film n’est pas abouti. Dommage. 

 

Par France Hatron images

Sortie : le 7 octobre 2015

Documentaire

Age : tous publics

Durée : 84 min

Un film américain

Réalisation :

Lydia B. Smith

Distribution : Samantha Gilbert, Wayne Emde, Annie O’Neil, Thomas Moreno…

 

Le chemin de Saint Jacques parcouru dans la douleur et l’épanouissement personnel, commenté par six pèlerins modernes de diverses nationalités. Les intentions de Lydia B. Smith apparaissent clairement mais les portraits méritaient d’être plus approfondis.

Depuis le IXème siècle, des millions de pèlerins venus du monde entier ont emprunté le chemin de Compostelle, réputé pour ses vertus d’enrichissement spirituel et humain. Selon la tradition religieuse, le but du périple qui dure entre trente et quarante-deux jours, à raison de 20 à 25 Km journaliers, consiste à atteindre le tombeau de l’apôtre Saint Jacques Le Majeur, abrité dans la crypte de Saint Jacques de Compostelle en Espagne. Au fil du temps, le pèlerinage religieux s’est aussi décliné en une randonnée pédestre ambitieuse rassemblant des aventuriers juste animés par une quête de sens. Leur corps mis à l’épreuve ne suit pas toujours mais pas question de lâcher ! Ce que montre très bien Lydia B. Smith dans son premier film.

Image CompostelleLa réalisatrice a emboité le pas de six pèlerins attachants qui cheminent sur le « Camino Francès » débutant aux pieds des Pyrénées à Saint Jean Pied de Port. Les séquences sont rythmées par les « buon camino ! » échangés par les aventuriers rencontrés sur le chemin. Tatiana, une trentenaire pratiquante marche avec son fils de 3 ans, Cyrian, et son frère, un jeune adulte radieux qui lui, n’a pas la foi et aime s’amuser quitte à enrager sa soeur. Wayne Emde est Canadien. Après un inoubliable pèlerinage au Japon, en la mémoire de sa femme, il s’attaque à celui de Saint Jacques avec un ami. Le pain rassis ne les déprime pas. La danoise, Anne-Marie, « pas très religieuse » et indépendante rencontre quand-même l’adorable William, de dix ans son cadet, mais qui est  » juste un compagnon de chemin « . Quant à Annie, une charmante quinqua américaine, elle s’étonne de la générosité ambiante. En effet, un étrange allemand, voisin de dortoir, lui porte son sac à dos une journée ! La belle Samantha vient, elle, du Brésil où elle n’avait plus ni boulot, ni logis, seulement des antidépresseurs et un mec qui buvait. Désormais, seule la beauté intérieure compte et peu lui importent ses cheveux pas lavés depuis un mois ! Le jeune portugais Tomas a rencontré deux amis pour la vie. La preuve que par le dépouillement et l’épuisement, on se rapproche plus facilement du cœur et du meilleur de soi. Image Compostelle 3

Lydia B. Smith le montre par des images en accord avec des témoignages assez semblables sur le fond, qui rejoignent celui d’un prêtre : « Le camino est une médecine douce qui peut guérir toutes les blessures. Ceux qui le commencent en tant que touristes le finissent en tant que pèlerins ». Pour autant la réalisatrice ne s’est pas aventurée sur le plan spirituel. Elle a seulement filmé Tatiana en prière ou assistant à des offices religieux. Mais cette jeune mère ne dit rien de son passé et pas grand-chose de ses motivations, ni de son choix d’avoir emmené son petit garçon. De même, Annie ne se dévoile pas beaucoup non plus. Ce parti pris de la pudeur nous laisse un peu sur notre « faim ». En revanche aucune modération du côté de la musique type banda, qui s’impose de façon quasi omniprésente, remplaçant les commentaires en voix off, inexistants (et c’est tant mieux !). Des petites maladresses à mettre sur le compte d’un premier film qui n’empêchent pas malgré tout Lydia B. Smith de bien faire ressentir l’expérience des pèlerins des Chemins de Compostelle, son mystère, ses embuches et ses récompenses. »