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Par Yannick Sado Affiche Moi Daniel Blake

Sortie : le 26 octobre 2016 

Durée : 1h41

Un film britannico-français

Réalisation : Ken Loach

Distribution : Dave Johns, Briana Shann, Hayley Squires… 

 

Peu de films auront si bien décrit le réalisme (ou le surréalisme) du marché du travail. Dans ce système aux multiples dérives, l’individu n’est rien ou presque. Un simple numéro dans la salle d’attente d’un jobcentreplus, (l’équivalent de nos Pôle emploi) de la ville froide et austère de Newcastle.

 

Photo Moi 1Daniel Blake atterrit ici sans trop s’y attendre. Une crise cardiaque l’oblige à renoncer un beau jour à son métier dans le bâtiment. Son cœur pouvant vaciller à tout instant, le médecin le juge inapte au travail. Pour toucher l’assistance allouée aux personnes invalides, il doit cependant obtenir l’aval d’une professionnelle médicale mandatée par l’administration. Cette dernière n’est pas médecin, ni même infirmière, mais qu’importe, l’avenir de Daniel dépend uniquement des tests qu’elle lui fera passer. Au terme de leur rendez-vous, Daniel se voit octroyé un nombre insuffisant de points pour percevoir la pension qu’il escomptait. Dès lors, un parcours semé d’embûches va se dresser sur la route du quinquagénaire : celui de l’univers des quelques 1.6 millions de chômeurs britanniques. Recalé pour l’obtention d’une prise en charge, Daniel est contraint de chercher un nouveau travail, tout en faisant appel de la décision qui le prive de sa pension d’invalidité.

Photo Moi 2

Sur ce chemin des laissés pour compte, tout est fait pour contrôler et décourager les demandeurs d’emploi, quitte à finir de les briser socialement et psychologiquement. L’administration affiche à leur égard une défiance désarmante : Daniel Blake doit ainsi apporter la preuve qu’il a bel et bien déposé des cv auprès d’entreprises en présentant des photos prises avec des employeurs ou des reçus signé de leur main. Un contact téléphonique avec l’administration peut entraîner une attente interminable, avec au final, un renvoie vers un autre interlocuteur injoignable.

Le demandeur d’emploi peut aussi être amené à se rendre dans des ateliers pour apprendre à écrire son cv.

Photo Moi 3Puis, gare à lui s’il a le malheur d’arriver en retard, même s’il vient d’emménager dans la ville et qu’il doit la traverser avec ses deux enfants pour arriver au rendez-vous dans les temps. Dans tous les cas où il ne se complaît pas aux prescriptions du jobcentreplus, il encourt la radiation, même s’il a des circonstances atténuantes.

Photo Moi 4Ce film ayant valu à Ken Loach la palme d’or au dernier festival de Cannes, Moi, Daniel Blake, est un réquisitoire cinglant et des plus réalistes contre un système impitoyable avec les plus faibles.

 

Par France Hatron El acompanante

Sortie : le 17 août 2016

Durée : 1h42

Réalisation :

Pavel Giroud

Distribution :

Yotuel Romero, Armando Miguel Gómez, Camila Arteche, Yailene Sierra, Jazz Vilá, Jorge Molina 

 

 

Par Albéric de Gouville, l’envoyé spécial de France 24 à Cannes 

 

Nouveau palmarès d’Albéric, cette fois-ci sur les films présentés en Sélection Officielle hors compétition, dans la section Un Certain regard et à La Quinzaine des Réalisateurs.

 

UN CERTAIN REGARD


Affiche ClashCLASH 
****

Un huis clos dans un fourgon de police au Caire pendant des manifestations en août 2013. Des manifestants anti et pro frères musulmans se retrouvent dans le même fourgon.  Au cœur d’une actualité brûlante, un film passionnant sur le fond et brillantissime dans sa réalisation. Par Mohammed Diab, le réalisateur du déjà superbe « Les femmes du bus 678 ». S’il avait été en compétition, CLASH aurait pu faire une très belle palme d’or.

 

 

 

VOIR DU PÄYS ***

Nouveau film sur des militaires français de retour d’un théâtre de guerre en Afghanistan. Ils vont passer trois jours de « repos/debriefing » dans un hôtel de luxe à Chypre. La particularité du film ? Etre centré sur des jeunes femmes, plongées dans un univers d’hommes. Il est d’ailleurs réalisé par deux femmes, Delphine et Muriel Coulin. Passionnant.

 

PERSONAL AFFAIRS **

Très joli film réalisé par une jeune cinéaste israélienne, Maha Haj, mais tourné entièrement en arabe avec des acteurs palestiniens entre Nazareth, Ramallah et la Suède. Comme le titre du film l’indique, le film parle « d’affaires personnelles », celles d’une famille palestinienne éclatée. La politique n’apparait que furtivement, avec un contrôle à un check point de l’armée isralienne.

 

DOGS **

Ambiance western pour ce film roumain très lent. Un homme revient sur les terres de son grand-père dont il vient d’hériter. Mais il doit faire face aux anciens hommes de main du grand père, qui était en fait le chef de la mafia locale. Un vrai climat se dégage du film. A suivre donc ce cinéaste, Bogdan Mirica.

 

APPRENTICE **

Un jeune gardien de prison de Singapour s’apprête à devenir l’assistant du bourreau de la prison. Plongée angoissante dans une ambiance carcérale à Singapour, où la peine de mort est régulièrement prononcée contre les trafiquants de drogue. Second film extrêmement maîtrisé du jeune Boo Junfeng.

 

AU DELA DES COLLINES ET DES MONTAGNES *

Un officier de l’armée israélienne prend sa retraite et découvre la vie civile avec des conséquences pour toute sa famille. Eran Kolirin livre une jolie chronique, gâchée par une fin totalement manichéenne. Dommage.

 

SELECTION OFFICIELLE / HORS COMPETITION

 

Affiche Hissene HabreHISSENE HABRE, UNE TRAGEDIE TCHADIENNE ***

Le tchadien Mahamat Saleh Haroun, revient pour la troisième fois à Cannes mais, cette fois-ci, hors compétition avec un documentaire qui donne la parole à des victimes de la dictature de Hissène Habré. Certaines scènes où les anciens bourreaux rencontrent leurs victimes sont bouleversantes. Un film témoignage salutaire dans la veine de ce que fait Rithy Panh au Cambodge (« S21 »…) où Joshua Oppenheimer en Indonésie (« The look of silence »…). Rithy Panh présente d’ailleurs à Cannes, également hors compétition, son dernier film, EXIL.

 

CAFE SOCIETY ***

Comme tous les ans, Woody Allen nous livre un film. Il a fait l’ouverture du festival et vient à Cannes pour la 14ème fois hors compétition. Il nous emmène dans les années 30 avec des chassés croisés amoureux à Hollywood puis à New York. C’est brillant, enlevé. Un bon Woody Allen mais manquant sans doute de surprises.

 

MONEY MONSTER **

Jodie Foster derrière la caméra, Georges Clooney et Julia Roberts (pour la première fois à Cannes), devant : une affiche de rêve pour la montée des marches. Le film raconte la  prise d’otages, en direct à la television, d’un animateur vedette, sur fond de corruption dans le monde de la finance. La dénonciation n’est pas très crédible mais le film est plaisant et bien rythmé.

 

LE BON GROS GEANT *

Spielberg retrouve le monde de l’enfance en adaptant un livre de Roald Dahl, publié en 1982, l’année de la sortie de ET. Visuellement , avec le mélange d’images virtuelles et de personnages réels (« motion picture ») , le film n’a pas la poésie de certains autres Spielberg, et bien sûr de ET. Mais le petit déjeuner du « bon gros géant », à la cour d’Angleterre, est un régal : éclats de rire garantis.

 

LA QUINZAINE DES REALISATEURS

 

Affiche L'économie du coupleL’ECONOMIE DU

COUPLE ***

Joachim Lafosse revient au cœur du couple après le très réussi « A en perdre la raison » : un couple en instance de divorce continue à partager la même maison, pour des raisons financières. Bérenice Bejo et Cedric Kahn exceptionnels de vérité. Un film extrêmement juste d’un bout à l’autre.

 

MEAN DREAMS **

Thriller haletant, de Nathan Morlando, dans la campagne américaine avec un couple d’adolescents qui fuit le shérif local et son adjoint, tous les deux responsables d’un trafic de drogue. Le « méchant » du film n’est autre que le père de la jeune fille qui s’enfuit avec son amoureux. Rien de révolutionnaire mais un suspens très bien mené.

 

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Par Albéric de Gouville, l’envoyé spécial de France 24 à Cannes

 

Après six jours de visionnage, Albéric de Gouville nous livre ses cotes pour 13 des 21 films en compétition à Cannes cette année. 

 


Photo 2Aquarius
**** 

Ma palme d’or revient pour l’instant à ce film de Kleber Mendonça Filho. Magnifique portrait de femme (sublime Sonia Braga pour l’interpréter ) sur fond de corruption au Brésil. L’équipe a monté les marches en brandissant des pancartes ‘Coup d’état au Brésil’. Un film salutaire, superbement réalisé, qui a du souffle et l’envergure d’une palme d’or.

 

 

Moi, Daniel Blake **** : Un grand Ken Loach. Du cinéma social, très juste, très réaliste et qui bouleverse, sur fond de chômage et de privatisation de la santé en Grande Bretagne.

Loving **** : Une magnifique histoire d’amour, contrariée par les lois interdisant les mariages mixtes dans l’Amérique des années 50 et 60. Jeff Nichols au sommet.

Mal de Pierres *** : Une belle histoire très (trop ?) classique dans la France des années 60. Marion Cotillard interprète une femme dont la passion amoureuse flirte avec la folie. Beau film mais qui ne surprend pas vraiment.

Julieta *** : Un bon Almodovar, mais sans aucune surprise dans l’œuvre du cinéaste espagnol. Une mère recherche sa fille qui a coupé les ponts 12 ans plus tôt. Émouvant

Sieranevada ** : 2h53 de huis clos dans un appartement de Bucarest pour commémorer la mémoire d’un défunt. Passionnant sur le fond et dans la forme mais beaucoup trop long.

Mademoiselle ** : Le retour de Park Chan Wook dans la compétition avec un film beaucoup plus classique que les précédents, qui se passe en Corée dans les années 30. Très brillant visuellement avec un scénario sophistiqué.

Américan Honey ** : road movie  les dérives sectaires d’un groupe de vendeurs ambulants dans l’Amérique d’aujourd’hui. Intéressant formellement mais le film est beaucoup trop long, notamment dans les séquences musicales

Ma loute ** : Un Bruno Dumont complètement déjanté avec de grands numéros d’acteurs. Le cinéaste fait appel à des stars mais reste fidèle à son univers. Bonne surprise !

Toni Erdmann ** : L’éclat de rire du festival pour un film pourtant très sérieux sur le mal de vivre dû à un travail déshumanisant. L’actrice principale Sandra Hüller est formidable.

Personal Shoper ** : Olivier Assayas s’essaye au film de fantômes, dans le monde de la mode. Les sifflets à l’issue de la projection de presse ne sont pas mérités. La mise en scène est élégante et Kristen Stewart très crédible.

Rester vertical * : Par Guiraudie, le cinéaste qui montre ce qui est tabou : un accouchement en gros plan, l’homosexualité dans le monde paysan, l’amour chez les vieux…. Mais ce n’est pas un film dossier, plutôt un road movie sans véritable scénario.

Paterson * : Un film en forme de poème qui dévoile 7 jours de la vie d’un couple dans la petite ville de Paterson. Un Jim Jarmush mineur.

 

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 Par Olivier Pélisson  

 

Affiche Festival de Cannes 2016Festival de Cannes, 69e édition. Semaine de la Critique, 55e édition. Quinzaine des Réalisateurs, 48e édition. Acid à Cannes, 24e édition. Les années passent et le cinéma tous azimuts est à nouveau au rendez-vous de la Croisette au mois de mai. Plus d’une centaine de films vont remplir les salles, de longs-métrages attendus en courts-métrages de découverte, de films d’auteurs du monde entier en œuvres événements.

Un homme préside le jury officiel, le cinéaste australien George Miller, qui a mis à l’honneur les femmes dans son opus présenté l’an dernier hors compétition dans le Grand Théâtre Lumière du Palais des Festivals: Mad Max : Fury Road. Des femmes qui mènent le reste des jurys de la Croisette, et c’est bien : Naomi Kawase pour les courts-métrages et la Cinéfondation, Marthe Keller pour Un Certain Regard, Catherine Corsini pour la Caméra d’Or, et Valérie Donzelli pour la Semaine de la Critique.

Affiche Semaine 2Côté course à la Palme d’Or, vingt-et-un films sont dans les starting blocks, avec deux signés de cinéastes asiatiques, un moyen-oriental, un sud-américain, quatre nord-américains et treize européens. Un très grand habitué (le Britannique Ken Loach, en lice pour la treizième fois !) et des familiers (les Belges Luc et Jean-Pierre Dardenne et l’Américain Jim Jarmusch avec sept venues pour la Palme, l’Espagnol Pedro Almodovar et le Français Olivier Assayas avec cinq) côtoient quatre petits nouveaux en compét’ (le Brésilien Kleber Mendonça Filho, l’Allemande Maren Ade, le Roumain Cristi Puiu et le Français Alain Guiraudie). Quatre réalisateurs ont déjà reçu le prix suprême : Loach (Le Vent se lève en 2006), Cristian Mungiu (4 mois, 3 semaines, 2 jours en 2007), et les double palmés Dardenne (Rosetta en 1999, Le Fils en 2005).

Photo Semaine Tramontane  2Vingt-deux films sont annoncés côtés premiers longs-métrages, dont dix-neuf dans la quête de la Caméra d’Or. Les yeux sont braqués à Un Certain Regard sur les attendus Dogs du Roumain Bogdan Mirica, tension en campagne, et La Tortue rouge de Michael Dudok de Wit, roi de l’animation avec ses magnifiques courts primés Le Moine et le poisson et Père et fille. À la Semaine de la Critique, on attend la quête identitaire d’un jeune aveugle libanais Tramontane de Vatche Boulghourjian, la chronique d’un deuil israélien One Week and a Day d’Asaph Polonsky, et la mue mordante d’une jeune étudiante vétérinaire Grave de Julia Ducournau.

Photo MercenaireÀ la Quinzaine des Réalisateurs, ce sont l’animé en pâte à modeler Ma vie de courgette de Claude Barras, coécrit avec Céline Sciamma, et l’itinéraire d’un jeune rugbyman calédonien Mercenaire de Sacha Wolff.

 

On verra aussi les premiers pas d’interprètes derrière la caméra (Chloë Sevigny, Laetitia Casta, Sandrine Kiberlain et Félix Moati pour du court, Grégoire Leprince-Ringuet pour du long), d’un écrivain (Wrong Elements de Jonathan Littell en séance spéciale officielle), et d’un metteur en scène de théâtre (Apnée de Jean-Christophe Meurisse à la Semaine). En complément des révélations, les barons du 7e art seront là. Du blockbuster à la production « familiale », ils représentent le spectre de leur art. Woody Allen, Loach, Almodovar, les Dardenne, Paul Verhoeven, Jim Jarmusch (en doublé fiction et documentaire), Steven Spielberg, Rithy Panh, Paul Vecchiali, Marco Bellocchio ou Paul Schrader.

Dog eat dogDu genre, du genre, avec du thriller, du sang, du cannibalisme, du vampire et du fantôme. L’occasion de voir arriver à Cannes le sud-coréen Na Hong-jin avec The Strangers, son compatriote Sang-ho Yeon pour Train to Busan, et Mel Gibson filmé par Jean-François Richet dans Blood Father (tous trois en Officiel hors compétition), Nicolas Cage et Willem Dafoe chez Schrader dans Dog Eat Dog (clôture de la Quinzaine), le discret The Transfiguration de Michael O’Shea (Un Certain Regard), le déjà annoncé Grave de Ducournau, et des donzelles icônes en pleins troubles existentiels, de Kristen Stewart chez Assayas (Personal Shopper) à Elle Fanning chez Nicolas Winding Refn (The Neon Demon).

Les actrices vont régner sur la Croisette. Avec des prétendantes de haute volée pour le prix d’interprétation féminine : Sonia Braga dans Aquarius de Mendonça Filho, Adèle Haenel dans La Fille inconnue des Dardenne, Stewart donc dans Personal Shopper, Sandra Hüller dans Toni Erdmann de Maren Ade, Charlize Theron dans The Last Face de Sean Penn, Marion Photo Fais de beaux reves (c) Simone Martinetto 1Cotillard dans le doublé Mal de pierres de Nicole Garcia / Juste la fin du monde de Xavier Dolan, Emma Suarez et Adriana Ugarte dans Julieta d’Almodovar, et l’indéboulonnable Isabelle Huppert dans Elle de Verhoeven. A071C001__c_Ecce_FilmsOutre Cotillard, plusieurs sont présentes en doublé cannois : Stewart avec aussi le Allen d’ouverture Café Society, Soko à Un Certain Regard (La Danseuse de Stéphanie di Giusto, Voir du pays des sœurs Coulin), Bérénice Bejo à la Quinzaine (Fais de beaux rêves de Bellocchio, L’Économie du couple de Joachim Lafosse), et Virginie Efira, en ouverture de la Semaine (Victoria de Justine Triet) et en compétition officielle dans Elle.

Un homme et une femmeEnfin, des anniversaires, surprises à la clé ? Cinquante ans pour la Palme d’Or d’Un homme et une femme de Claude Lelouch (1966), quarante ans pour celle de Taxi Driver de Martin Scorsese (1976), dont le duo principal est présent en séances spéciales (Jodie Foster pour son Money Monster avec George Clooney et Julia Roberts, Robert de Niro pour Hands of Stone de Jonathan Jakubowicz), et vingt-cinq ans pour celle de Barton Fink des frères Coen (1991). Dans quelques heures ça démarre. À vos marques !

 

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et appellent à l’aide !

 

Du plus ancien journal de cinéma

à la première plateforme critique… Photo Les fiches 1

 

Lancée en 1934, la revue Les Fiches du Cinéma est le plus ancien journal français consacré au cinéma. Depuis sa création, ce sont plus de 30 000 films qui ont fait l’objet de cette fameuse fiche, qui contient un résumé intégral, une analyse critique et un casting complet.

À partir de 1944, la compilation de ces fiches a donné lieu, chaque année, à la parution d’un ouvrage encyclopédique de référence : l’Annuel du Cinéma, reconnu par le Centre National du Cinéma et la Cinémathèque. Un film = une page ; et tous les films y sont traités quels que soient leur budget, leur couverture médiatique ou l’étendue de leur diffusion. Ainsi le choix du lecteur est souverain.

Photo Les fiches 3Cela fait donc 80 ans que l’histoire des Fiches du Cinéma se poursuit, avec liberté et indépendance – le journal ne contenant aucune publicité et ne dépendant d’aucun groupe de presse, et son comité de rédaction étant entièrement bénévole. Tant par leur contenu exhaustif que par leur longévité, Les Fiches du Cinéma ont construit une source d’informations patrimoniale unique en France.

Le nouvel enjeu pour 2016 est de proposer la consultation de cette base de données via une plateforme web ambitieuse, qui connectera les films – du patrimoine ou de l’actualité – avec un large public, en offrant la possibilité de découvrir / s’informer / voir / partager. Autrement dit en réactivant le cercle vertueux de la cinéphilie.

Les Fiches du Cinéma lancent un appel à financement participatif (crowdfunding) sur : 

www.kisskissbankbank.com/soutenez-les-fiches-du-cinema

Photo 4Il se décompose en trois seuils : S i vous croyez en l’importance d’un travail continu et passionné de passation d’une cinéphilie ouverte et variée, aidez Les Fiches du Cinéma à faire peau neuve !

1) Seuil 1 : 10 000 € pour le développement d’une plateforme de diffusion de l’ensemble des archives du journal numérisées, enrichies chaque semaine des nouvelles sorties. En termes de contenu, le nouveau site constituera la plus grande base de données française sur le cinéma. En plus de cet espace FICHES, le site présentera un espace JOURNAL, dans lequel l’équipe rédactionnelle réagira à l’actualité à travers des rencontres ou des tribunes libres, et l’espace BOUTIQUE pour retrouver facilement toutes nos collections (50 titres).

2) Seuil 2 : 15 000 € pour la création d’un espace cinéphile privé, fonctionnant comme le carnet idéal du spectateur : classement des fiches des films vus, notations, observations, calendrier de visionnage, wishlist des films à voir.

3) Seuil 3 : 20 000 € pour le lancement d’un forum de discussion, afin d’échanger des avis et conseiller les pépites dénichées en salles, en vod ou en e-cinéma. Chaque fiche proposera en outre des liens vers des plateformes de visionnage des films pour en faciliter l’accès.

Vous croyez en l’importance d’un travail continu et passionné de passation d’une cinéphilie ouverte et variée, aidez Les Fiches du Cinéma à faire peau neuve !

 

Photo Les fiches 2

 

SOUTENEZ LES FICHES DU CINÉMA !

Contact : Chloé Rolland • administration@fichesducinema.com • 06.11.83.80.79

Date de lancement du crowdfunding : 12 avril 2016.

Durée de l’opération : 60 jours

 

Vidéo du crowdfunding disponible sur :

www.fichesducinema.com 

 

 

Par Nicolas Schmidt 

Photo Rivette

 

De Jacques Rivette, on connaît son appartenance à la Nouvelle Vague et aux Cahiers du Cinéma, dont il fut le rédacteur en chef de 1963 à 1965. Durant son travail critique, il a également réalisé, pour la télévision, Jean Renoir le patron (1966), dans la série de Janine Bazin et André S. Labarthe, Cinéastes de notre temps. Par ailleurs, il fera lui-même sujet de Jacques Rivette le veilleur, par Serge Daney (1994), dans la nouvelle série Cinéma de notre temps.

RivetteLes Cahiers du Cinéma ont été en quelque sorte la première « équipe » dans laquelle s’est retrouvé Rivette, son cinéma tendant à retrouver de film en film, dans l’esprit de troupe de théâtre, les mêmes collaborateurs, dans l’écriture (Jean Gruault, Eduardo de Gregorio, Marilù Parolini, Pascal Bonitzer, Christine Laurent), la photographie (William Lubtchansky), le décor (Manu de Chauvigny), le montage (Nicole Lubtchansky), la production (Georges de Beauregard, Stéphane Tchalgadjieff, Barbet Schroeder, Martine Marignac), le travail de scripte (Lydie Mahias), etc., et dans nombre de ses films, Suzanne Schiffman.
De la Nouvelle Vague, il sera le seul à ne pas créer de structure de production, se tenant toujours loin des médias, composant des films de longues durées, ne connaissant que quelques succès commerciaux ; cultivant discrétion jusqu’au mystère, il est un cinéaste dont on peut dire : « Le véritable metteur en scène est un archéologue : il part à la recherche d’un objet enfoui, il dédaigne la beauté plastique immédiate pour une beauté plus secrète qui lui vient en idées. » (Hélène Frappat, Jacques Rivette, secret compris, Cahiers du Cinéma, coll. « Auteurs », 2001, p. 85).

Rivette noiseuse 3Les films de Rivette sont le fruit d’un travail collectif, associant expérimentation, commedia dell’arte, happening : exemple de L’Amour fou (1969, avec Bulle Ogier et Jean-Pierre Kalfon). Ils sont souvent construits autour de personnages féminins, en tout premier lieu Bulle Ogier – Rivette fera tourner mère et fille, Pascale Ogier (très tôt disparue) dans Le Pont du Nord (1981, avec Pierre Clémenti), errance mystérieuse et affective, dans Paris, des deux femmes, aux prises avec de mystérieux individus.

Du cinéaste, on connaît également, pour s’en tenir aux longs métrages, La Religieuse (1967, avec Anna Karina), d’après Diderot, film qui avait été l’objet d’une cabale, qui se retournera finalement en sa faveur. Le film fait montre de spiritualité, tout comme Jeanne la Pucelle (1994), dont il donnera une lumineuse figure ; dans son film, il joue lui-même un prêtre venu exorciser Jeanne : aurait-t-il voulu aussi exorciser son interprète, Sandrine Bonnaire, comme elle-même l’a écrit (Le Roman d’un tournage, Jeanne la Pucelle, Jean-Claude Lattès, 1994, p. 39-40) ?
Rivette 5

Dans un autre registre, qui lui est tout aussi familier, le cinéaste mêle fantaisie, comédie, fantastique : c’est Céline et Julie vont en bateau (1974, avec Juliet Berto, Dominique Labourier, Bulle Ogier, Marie-Fance Pisier), avec, entre autres références, Louis Feuillade. Le mode feuilletonnesque se retrouve dans Out 1 nolli me tangere (1971), en 12 épisodes, pour une durée totale de 12h40, récits croisés autour d’une société secrète, inspirés de L’Histoire des Treize de Balzac. Auteur de prédilection du cinéaste, Le chef d’œuvre inconnu donnera lieu à La Belle Noiseuse (1991, Grand Prix au festival de Cannes), impressionnant face à face entre le peintre (Michel Piccoli) et son modèle (Emmanuelle Béart, offrant toute sa nudité). Suivant une narration plus classique, et film en costumes, La Duchesse de Langeais deviendra Ne touchez pas la hache (2007, avec Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu, lequel dira s’être « senti grandi »).

Rivette 6On est dans le récit d’apprentissage, avec Paris nous appartient (1961), premier long métrage de Rivette, lequel traite d’un thème qui reviendra dans son œuvre, le complot, ici avec une référence à Fritz Lang, dont on voit un court extrait de Metropolis. Apprentissage et confrontation au monde adulte se rencontrent également dans Hurlevent (1985, avec Fabienne Babe et Lucas Belvaux), d’après Les Hauts de Hurlevent d’Emily Bronte. Pour leur part, les apprenties comédiennes de La Bande des quatre (1989, avec Laurence Cote, Fejria Deliba, Bernadette Giraud, Ines d’Almeida) doivent affronter à la fois une enseignante des plus exigeantes (Bulle Ogier) et un curieux personnage (Benoit Régent) qui s’incruste dans la maison qu’elles occupent. Haut, bas, fragile (1995) fait suivre, en danse et chansons, l’errance dans un Paris estival de trois jeunes femmes (Nathalie Richard, Laurence Cote, Marianne Denicourt), un décorateur de théâtre (André Marcon) faisant le lien entre elles. Enfin, c’est aussi dans l’attente d’un personnage, qui ne vient pas, que se produit une rencontre inattendue entre Maria Schneider et Joe Dallessandro dans Merry-go-round (1983), entraînant dans toute sorte de « manège ».

Rivette 7Dans des croisements d’histoires, de genres, d’époques, d’influences (Alice au pays des merveilles, Don Quichotte…), les personnages chez Rivette sont souvent à la recherche ou en quête, d’un individu, d’un objet… C’est le cas par exemple dans les « Scènes de la vie parallèle », films ouvrant sur des personnages fantomatiques, comme dans Duelle (1976, avec Juliet Berto, Bulle Ogier, Hermine Karagheuz), où les filles de la lune et du soleil rivalisent pour s’emparer d’une pierre mystérieuse, périple parisien accompagné par le chorégraphe et danseur Jean Babilé, et avec improvisation au piano de Jean Wiener. Guerrières et vengeresses s’affrontent sur une île en de singuliers combats, dans Noroît (1976, avec Géraldine Chaplin, Bernadette Lafont), d’après La Tragédie du vengeur, de Cyril Tourneur. Enfin, commencé dans ces mêmes années puis abandonné, un autre projet, un amour entre un vivant et une morte, deviendra, beaucoup plus tard, Histoire de Marie et Julien (2003, avec Emmanuelle Béart, Jerzy Radziwilowicz, Anne Brochet).

Ce sont d’autres genres de visions qui traversent, dans une veine plus légère, L’Amour par terre (1984, avec Géraldine Chaplin, Jane Birkin, André Dussollier, Jean-Pierre Kalfon), dans une vaste demeure où des comédiennes ont été conviées à répéter, par un auteur en train d’écrire une pièce de théâtre.

Le théâtre, on le sait, est permanent chez Rivette, offrant nombre d’occasions de face-à-face et de huis-clos. Il a lui-même mis en scène quelques pièces : outre La Religieuse (en 1963), Bajazet de Racine, et Tite et Bérenice de Corneille (en 1989). Quant à Va savoir (2000, avec Jeanne Balibar, Sergio Castellitto, Jacques Bonnaffé), le film tourne autour de retrouvailles sentimentales, pendant qu’on répète Comme tu me veux de Pirandello, et qu’un duel, façon western, se produira sur les cintres du théâtre entre les deux prétendants… Autrement, c’est le personnage d’Electre qui irrigue la tragédie familiale de Secret Défense (1998, avec Sandrine Bonnaire, Jerzy Radziwilowicz, Grégoire Colin), où une jeune femme, avec son frère, part à la recherche des causes de la mort de leur père, des sœurs jumelles (Laure Marsac) venant encore ajouter au trouble des personnages.

Enfin, mime et cirque sont au rendez-vous de 36 vues du pic Saint-Loup (2009, avec Jane Birkin et Sergio Castellitto,), retour aux origines du cinéma pour le dernier film de Jacques Rivette.

Rivette 4

 

 

Par France Hatron AFFICHE

 

Sortie : le 30 mars 

Durée : 1h20

Genre :

Documentaire franco-hongrois

Age :

à partir de 10 ans

Réalisation :

Lucile Chaufour 

Distribution :

Balázs Kelemen, Miklós Tóth, Imre Mozsik, Attila Márton… 

 

 

 

Douze anciens punks hongrois commentent leur jeunesse engagée dans des mouvements musicaux punks, avant la chute du mur de Berlin, et comparent leur vie d’alors à celle d’aujourd’hui, plus libre mais pas si rose. De touchants propos, authentiques et divergents.

Dans les années 80, Lucile Chaufour comprend qu’être punk en Hongrie « peut déterminer une existence ». Certains punks sont en effet emprisonnés pour « agitation contre l’état ». D’autres doivent abandonner leurs études. La réalisatrice, souhaitant mieux connaître ces jeunes ennemis du régime, les rencontre et réalise des enregistrements de leurs concerts. On les voit hurler leur colère contre le régime communiste à coups de paroles résignées comme : « le chaos, c’est ce que nous voulons ! ».

Punk Marton Attila & Papp_defacePetit à petit, elle réalise que leurs revendications antiautoritaires, pro-capitalistes, nationalistes et anarchistes s’appuient sur le mouvement antifasciste et antinationaliste punk de l’Ouest. L’idéologie punk de l’Est a, elle, des fondements ancrés dans les maux d’un pays communiste qui ne peut manifester son opposition qu’en se penchant à droite. Tous ces punks en mal de vivre imaginent que l’effondrement du système va améliorer leur vie sur le plan économique et des libertés. Mais l’Histoire ne répondra pas à leurs attentes. C’est ce que relate ce documentaire, à la fois didactique et critique sur le passé communiste et le présent capitaliste des Hongrois.

Lucile Chaufour, après avoir filmé, dans les années 80, douze jeunes punks – dix hommes et deux femmes âgés de 16 à 20 ans – avec sa caméra super 8 – les retrouve une vingtaine d’années après.

Punk Törjék TündeDans une première partie intitulée : « Avant la chute du mur de Berlin », elle détaille le passé de ses protagonistes en leur montrant de vieilles photos d’eux, jeunes, punks, et opprimés. Une période dont ils sont, pour beaucoup, un peu nostalgiques. Elle les questionne ensuite sur leur état d’esprit de l’époque, le sens politique qu’ils donnaient à leur résistance au parti, la tendance fasciste, antisémite et anti tzigane de certains. On découvre notamment qu’ils n’avaient « pas d’opinion politique consciente sur la révolte contre l’oppression soviétique et le nationalisme ». Puis, viennent les confidences sur le présent dans « Après la chute du mur de Berlin » qui correspond au second opus. Les ex punks sont devenus plus libres en apparence, mais livrent, pour la plupart, une critique acerbe du monde contemporain, car beaucoup de citoyens sont devenus pauvres, les classes sociales sont réapparues, le programme de privatisation a été mis en place… « Je ne veux pas faire partie de cette putain de réalité » confie l’un d’eux. La preuve que le « No future », propre aux réfractaires des années 80, regagne du terrain.

Punk Marton Attila & Papp_dedosLe parti pris original de la réalisatrice se manifeste tant sur le fond que sur la forme. Elle questionne ses protagonistes, tous attachants, en éludant les questions au montage, optant pour une succession de réponses, face caméra, classées par thèmes : leur avenir, leur métier, leur bord politique, leur vision de la Gauche et de la Droite… Avec ses témoignages, sans plans de coupe, recueillis et filmés au domicile de chacun, Lucille Chaufour affiche son parti pris d’épurer l’essentiel – la parole – de tout artifice. Comme pour nous dire que la richesse se trouve ailleurs, dans le contenu des propos sans langue de bois mais aussi sans espoir.

 

Par France Hatron Affiche Les innocentes 

 

Sortie : le 10 février 2016 

Durée : 1 h 55

A partir de 13 ans

Un drame historique franco-polonais 

Réalisation : Anne Fontaine 

Avec : Lou de Laâge, Vincent Macaigne, Agata Buzek, Agata Kulesza…

 

 

 

Par Olivier Pélisson 

Affiche du film

Sortie :

le 27 janvier 2016 

Genre :

Epopée humaniste

Age :

à partir de 12 ans

Réalisation : Bouli Lanners

Distribution : Bouli Lanners, Albert Dupontel, Suzanne Clément, Michaël Lonsdale, David Murgia, Aurore Broutin, Philippe Rebbot, Max Von Sydow

 

Quel talent ce Bouli Lanners ! Créatif, inventif, décalé, poétique, humaniste, il se construit film après film un sacré univers, truffé de trouvailles et d’audaces. Son quatrième long-métrage comme auteur-réalisateur est une nouvelle pépite après Les Géants (2011). Quelques jours dans la vie de deux tueurs à gage, sur les traces d’un téléphone portable volé à un riche client, et d’une galerie de personnages pas piqués des vers, qu’ils croisent et recroisent dans un espace-temps où le chaos plane, où la paranoïa couve à chaque carrefour. Il y a de la fable dans ces cent huit minutes sombres et pourtant galvanisantes. De la chronique simple et prophétique à la fois.

Photo 3 Les premiers les derniersUne richesse imaginative née d’un décor réel que Lanners a vu une nuit, d’un train glissant sur les rails, entre Toulouse et Paris. La voie d’essai inachevée de l’aérotrain d’Orléans a ainsi servi de point de départ à un scénario, une histoire, des personnages. Une construction à la marge, devenue le centre névralgique d’une jungle des temps modernes peuplée de désaxés. Où un Jésus, grand dégingandé qui a les traits de Philippe Rebbot, traîne lui aussi sa carcasse, prêt à apporter sa bienveillance aux démunis, aux innocents, aux purs, ce couple d’amoureux simples que sont Esther et Willy (Aurore Broutin et David Murgia). Apparitions drolatiques et émouvantes à la fois.

Photo 2 Les premiers les derniers

C’est là que réside la réussite du cinéaste. Dans cette place essentielle que tient l’émotion, sans jamais qu’il tende la perche au voyeurisme, à la complaisance, à la facilité, au téléguidage de la sensiblerie. Son regard est aimant, sensible, puissant, sur ses congénères. Sur l’humanité toute entière, que renferme cette épopée à la croisée des genres. Film noir, film d’anticipation, road movie, fable loufoque. Tout est possible dès lors que l’imaginaire a droit de cité. Aucune limite sinon celle de la logique créative et de l’instinct humain. Périlleux équilibre que Lanners atteint avec une vraie grâce, par son écriture et sa vision.

Photo 4 Les premiers les derniersSon équipe enthousiasme les yeux et l’esprit. Des idées géniales, comme réunir Michaël Lonsdale et Max von Sydow en vétérans ralentis et pourtant au-dessus de tout. Toute la mémoire du cinéma est là, et bien vivante puisqu’elle bouge, parle et respire sur la toile. Pour lier tous ces ingrédients, un maestro de l’image, Jean-Paul de Zaetijd. Déjà à l’œuvre sur les trois précédents opus de maître Bouli, il assombrit la lumière des Géants et compose ici une matière épaisse, tellurique et magnétique, sur l’écran cadré en scope. Une somptuosité plastique qui accompagne les pas bouleversants de cette galerie d’êtres en attente. De quoi ? De qui ? On ne sait pas vraiment, même le film fini. C’est ça le plus fort.