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Affiche Le fils de Saul

 

Par France Hatron

Sortie : le 4 novembre 2015

Genre : Drame

Un film hongrois

Réalisation : Laszlo Nemes

Avec :

Géza Rohrig, Levente Molnar, Urs Rechn…

 

Grand Prix du Festival de Cannes 2015

 

Image Saul

Saul Ausländer porte le numéro 7005. Membre du Sonderkommando du Kapo Biederman, un groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp de concentration, il seconde les nazis dans leur terrifiant plan d’extermination. Sa mission obligatoire consiste à réceptionner les voyageurs à leur descente des convois, à les faire déshabiller dans un vestiaire, trier leurs vêtements, les prier d’entrer dans les chambres à gaz, récupérer leurs effets personnels, nettoyer les sols après avoir fait glisser les corps sans vie pour les entasser. Etape finale : le crématorium. Et c’est précisément avant cette étape que Saul découvre le corps d’un garçon d’une dizaine d’années, gazé mais qui respire encore. Il croit alors reconnaître son fils. Sans mot dire, il observe le médecin nazi qui s’approche du corps pour l’étouffer. Saul demande à un médecin hongrois, chargé des autopsies, de pouvoir épargner les flammes à cet enfant pour lui offrir un enterrement selon la tradition juive. Le médecin lui répond : « Je suis prisonnier, comme toi ». Mais la demande de Saul sera exaucée. Ne lui restera plus qu’à trouver un rabbin, parmi les centaines de juifs présents dans le camp et ceux fraichement débarqués des convois. Mais le temps est compté car Saul se sait condamné comme les autres…

Image Saul 2

Pour un premier long métrage, la tâche consistant à représenter les camps de la mort dans une fiction dépourvue de son contexte politique et de toute romance était exigeante et ardue. L’exercice de style époustouflant s’avère pourtant réussi mais à quel prix ! La caméra embarquée ne lâche pas son personnage principal, Saul, qui lui ne manque pas une miette de l’enfer où il vit. Le spectateur découvre, lui, tout en pudeur, cet univers abominable et impitoyable, toujours flouté, par les cris, les bruits et les regards souvent haineux ou ébahis, rarement compassionnels. On n’est jamais vraiment dedans, ni jamais dehors non plus. D’où ce sentiment d’oppression permanente qui donne la nausée. Un sentiment rehaussé d’ailleurs par l’absence de profondeur de champ. On subit comme Saul, sans pouvoir agir, comme lui. Que faire ? Le prendre pour un héros ou pour un anti héros ? Comment peut-on accepter un tel travail ? Mais comment le refuser ? Difficile de trancher tant l’identification est difficile.

Image Saul 4Géza Röhrig réussit ici une vraie performance d’acteur avec ce rôle tout en retenue. La mise en scène ambitieuse et intelligente fascine, quant à elle, autant qu’elle enferme et fatigue, rendant ainsi la toute puissance du mal à son paroxysme.

 

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