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Par France Hatron  Affiche Gazelle

 

Age : A partir de 10 ans 

Sortie : 26 mars

Durée : 1h52

Un film français

Auteur : Jean-François Pignon

Réalisateur : Jean-François Pignon

Avec : Jean-François Pignon et d’autres comédiens à l’identité non communiquée.

 

Jean-François a 12 ans quand son père, éleveur et dresseur de chevaux, lui offre une jument qu’il baptise Gazelle. Il vit avec son frère Cédric et ses parents dans une grande ferme perchée sur la montagne.

Jean-François apprivoise sa nouvelle amie et découvre son monde emprunt de silence et de sensibilité. Quelques années plus tard, Cédric possède lui aussi un cheval. Alors que les deux frères participent à un spectacle hippique, Jean-François se fait repérer par l’organisateur du salon du cheval d’Avignon. Il accepte sa proposition mais n’emmène pas son frère dans l’aventure ! Il propose néanmoins à une jeune admiratrice, Isabelle, de devenir sa palefrenière. Elle le suit et l’épouse.

Gazelle6Jean-François se prend d’amitié pour un vendeur de vans intriguant qui lui parle de Dieu et d’amour. Coups de poignard à répétition pour l’artiste : Cédric lui pique un contrat important et son numéro de « Cromagnon » qui l’a rendu célèbre, puis Gazelle tombe gravement malade. Son ami croyant lui propose alors de prier pour la sauver. Deux jours plus tard, elle est sur pied. Un miracle, selon le vétérinaire ! Jean-François achète la Bible et commence sa conversion. Mais ses rapports avec sa femme se dégradent. Il la retrouve une nuit dans son lit avec un ami commun et décide de divorcer. Peu de temps après, il épouse Sylvie, perdue de vue depuis longtemps, dont il aura deux filles. L’aînée se verra transmettre l’amour de cet univers hippique magique.

Gazelle 4

Le héros de ce long métrage autobiographique est aussi le scénariste, le réalisateur, le comédien et le producteur ! Tout ça pour un seul homme, ça fait beaucoup et ça fait même beaucoup trop !

Jean-François Pignon a voulu raconter son histoire émouvante, celle du petit dresseur anonyme des montagnes devenu l’un des plus grands dresseurs de chevaux au monde. Une idée louable certes, mais quand on sait déléguer. Le scénario, pas écrit, manque de cohérence, d’esprit, et tout simplement d’intérêt. On apprend par exemple que Jean-François et Isabelle se sont mariés lorsqu’ils s’apprêtent à divorcer ! On cherche désespérément un semblant de dramaturgie et quand elle pointe son nez, elle retombe aussi vite, laissant le sentiment que l’auteur n’avait pas d’intentions précises. Les dialogues d’une rare pauvreté sont redondants par rapport aux images. Ils nous plongent dans l’ennui ou nous font rire – involontairement – aux éclats. Et comme les comédiens jouent très mal, difficile de chercher un seul responsable ! Pour saupoudrer le tout : la musique règne en actrice principale.

Gazelle 3Jean-François Pignon évoque la foi, puis sa propre foi, mais dit n’appartenir à aucune religion. Difficile à croire. Quant à son désir permanent de vouloir pardonner à tout le monde, il finit par agacer. Les bons sentiments alourdissent l’histoire d’une naïveté dont elle se serait passée.

Pourtant, d’un point de vue esthétique et technique, ce film trouve toute sa place de par ses beaux travelling et un son parfait. Coup de chapeau donc aux chefs opérateurs qui ont su mettre en lumière les scènes de dressage, de promenade dans la montagne ou sur les bords de mer en Camargue.

Dépourvue d’intensité dramatique, l’histoire ne témoigne certainement pas à sa juste valeur de l’aventure humaine et spirituelle de Jean-François Pignon. Dommage !

La cour de Babel

Par Olivier Pélisson

 

Age : Tous publics
Sortie : 12 mars 2014

Durée : 1h29
Un film français
Genre : Documentaire

Réalisation :

Julie Bertuccelli

 

10e arrondissement de Paris. Un collège au milieu d’immeubles près du Canal Saint-Martin. Une classe d’accueil où sont rassemblés des élèves tous juste arrivés de leurs pays, et qu’une enseignante familiarise et perfectionne à la langue française. Ils sont vingt-quatre, et ont entre onze et quinze ans. Ils viennent de Pologne, Tunisie, Mali, Croatie, Chili, Roumanie, Maroc, Biélorussie, Guinée, Brésil, Angleterre, Irlande du Nord, Serbie, Lybie, Venezuela, Côte-d’Ivoire, Etats-Unis, Sri Lanka, Ukraine, Mauritanie et Chine.

Réunis pour une année scolaire, ils attendent d’intégrer une classe de filière classique et de trouver leur voie en France. Pendant une heure et demie, le documentaire les accompagne et suit des présentations, discussions, confrontations, confessions et moments d’émotions avec leur prof Brigitte Cervoni. Un concentré de singularités et d’altérité. Où tous écoutent l’expérience de l’autre en commençant par apprendre à dire bonjour dans sa langue.

La cour de Babel.jpg-q_x-xxyxxJulie Bertuccelli ne filme que dans le cadre de l’école. Aucune intrusion dans l’espace privé. Tous les plans sont situés à l’intérieur de l’établissement et autour du programme pédagogique, comme pour le déplacement au Festival Ciné-Clap du film scolaire de Chartres. Ce parti-pris renforce l’intensité du propos et donne tout son poids à cette cour singulière, car l’enjeu reste concentré sur ce lieu d’éducation, d’apprentissage, où l’individu se construit au milieu du collectif. Et où l’étranger est accueilli avec sa différence.

L’intime pénètre l’école avec les visages et les corps de ces êtres en transition. Des êtres qui s’expriment avec spontanéité et parfois difficulté, tant les mots sont durs à trouver ou à assumer, et qui se font traducteurs quand leurs proches viennent rencontrer l’enseignante et que la compréhension manque. Des pans d’histoires familiales surgissent alors derrière les bureaux scolaires.

Cette transition tant géographique qu’existentielle touche fortement. C’est elle qui a attiré la cinéaste. Ces préados arrivent tous d’un ailleurs plus ou moins lointain et sont confrontés à des nouveaux repères comme à l’apprentissage de la vie, eux qui sont en train de passer de l’enfance à l’âge adulte. Envie de sécurité, pour ceux qui sont menacés dans leur propre pays. Envie de liberté, pour ceux qui y sont muselés. Envie de foyer retrouvé, pour ceux qui étaient séparés de leurs proches.

La-cour-de-Babel A

La caméra capte aussi la spontanéité et les tâtonnements de cette France en devenir. Une « cour de Babel », reflet d’un monde où il faut résister et persévérer pour se faire sa place. Le niveau de français n’est pas le même chez tous, la capacité d’apprentissage et de progression non plus. Mais tous doivent réagir et bougent de leur place initiale et de leurs croyances et certitudes. Le spectateur aussi, qui apprend à connaître et à accueillir ces enfants qui sont le terreau d’un avenir proche.

Julie Bertuccelli, dont l’humanisme romanesque faisait mouche avec ses deux longs métrages de fiction Depuis qu’Otar est parti… et L’Arbre, confirme que son regard reste perçant et bienveillant. En douceur et sans pensum, elle affirme aussi via son art, et via une mise en scène au plus près des visages, que vivre ensemble est toujours possible, et que la mixité n’est que richesse.

 

Soutien inconditionnel des réalisateurs aux intermittents
Le jeudi 13 février, le MEDEF, fidèle à ses obsessions, a demandé à nouveau la suppression du régime des intermittents du spectacle, qu’il considère comme nuisible.

Le Groupe 25 images, association indépendante des réalisateurs de films de télévision, affiche son soutien entier et solidaire aux indispensables intermittents.

 

Les réalisateurs précisent au MEDEF que le déficit vérifié de 320 millions d’euros de l’assurance chômage ne représente que 1,6 % des 20 milliards de crédit d’impôt offert par l’État aux entreprises, qui sont loin de tenir leurs engagements en matière d’emploi.

Pierre Gattaz, président du Medef, a profité d’un point presse mensuel pour surenchérir qu’il refuserait toute nouvelle loi qui mettrait « du stress sur le dos des patrons ».

Le Groupe 25 images, dont les films donnent du travail à des milliers d’artistes et de techniciens de l’audiovisuel, lui répond que les exigences dictatoriales du MEDEF mettent un stress violent sur le dos des intermittents.

Les annexes 8 et 10 de l’assurance chômage ont assuré en 2013 la survie de 108.000 intermittents, sur les 160.000 recensés (environ 2/3 d’artistes pour 1/3 de techniciens).

Les réalisateurs demandent aux journaux qui relaient avec complaisance les déclarations excessives du MEDEF et de la Cour des Comptes, d’étudier les rapports récents et très objectifs des commissions culturelles de l’Assemblée Nationale et du Sénat, présidées par le député Christian Kert et la sénatrice Marie-Christine Blandin.

Ils mettent à mal les affirmations erronées et brutales de ceux qui, depuis des années, considèrent les intermittents comme des parasites ou des privilégiés et voudraient remplacer la culture par le divertissement industriel.

Le Groupe 25 images partage les propos, soutient et remercie la ministre de la Culture Aurélie Filippetti qui accuse avec courage le MEDEF de chercher des boucs émissaires et d’avoir « une attitude agressive et scandaleuse, et de vouloir tuer la culture qui représente 59 milliards d’euros de valeur ajoutée et de richesse créée dans le pays »…

Les réalisateurs rappellent au MEDEF que la majorité des artistes et des techniciens vit dans une précarité alarmante… Pourtant, ces femmes et ces hommes font la Culture, qui nourrit la paix, enrichit l’avenir, et élève le rayonnement de notre nation…

Groupe 25 Images
Contact Dominique Attal
Tel : 01 42 50 64 30
147 rue Blomet
75015 Paris

Par Olivier Pélisson Photo Only_Lovers_Left_Alive

 

Age : A partir de 12 ans

Sortie : 19 février 2014

Durée : 2h03

Un film britannico-germano-franco-chypriote

Genre : Road-movie amoureux

Réalisation :

Jim Jarmusch

Distribution :

Tilda Swinton, Tom Hiddleston, John Hurt, Mia Wasikowska, Anton Yelchin, Jeffrey Wright, Slimane Dazi…

 

Tel un ange gardien, la caméra tournoie en plongée sur un homme et sur une femme alanguis à plus de six mille kilomètres l’un de l’autre. Sur Adam et sur Eve. Sur Detroit et sur Tanger. Sur hier et sur demain. Adam et Eve sont vampires et vivent depuis des lustres. Adam et Eve sont amoureux et se secourent à distance. Ils survivent malgré les villes qui s’effondrent et le monde qui vacille. Ils voyagent en avion de nuit et ont modernisé leur approvisionnement sanguin, via des contacts en laboratoires. Mais le bon sang menace de manquer et les virus en tous genres veillent. Et les cadets gourmands attendent dans l’ombre, prêts à tout foutre en l’air (Ava/Mia Wasikowska).

RZ6A4304.JPGComment tenir ? En faisant de la musique, comme Adam. En profitant de la contemplation, comme Eve. Et en s’aimant. L’amour au-delà de la mort. C’est ce qu’incarnent, plus que tout, ces deux êtres voués à l’éternité et que leur complémentarité sauve de la perdition. Un très beau plan les associent tous deux, allongés, endormis, abandonnés. Deux silhouettes nues et graciles, à l’abri du reste du monde. Un moment fort chez Jim Jarmusch qui n’a pas si souvent filmé l’amour. Et surtout au présent. Car ses héros quasi toujours masculins sont de grands solitaires, et le plus entouré de femmes fait le tour de ses amours passées. C’est Don Johnston alias Bill Murray dans Broken Flowers.

De Permanent Vacation (1980) à Broken Flowers (2005) justement, le cinéaste n’a eu de cesse de filmer son pays et ses héritages. Mais depuis l’Espagne de The Limits of Control (2009), il prend le large. Detroit n’est que le fantôme des Etats-Unis, tout comme Tanger n’est que le fantôme du Maroc. Et les deux cités ne sont que les fantômes d’un monde voué à l’effacement. Jarmusch n’aime jamais tant les lieux que quand ils sont démarqués, tout comme ses personnages sont désaxés. Sortir du centre, aller voir dans la marge ce qu’il y a et s’il y est, reste son crédo.

RZ6A4230.JPGCe qu’il trouve dans Only lovers left alive, c’est la beauté et la douceur. A mi-chemin entre l’atemporalité et le dépassé, Eve et Adam incarnent un ilot, un espoir. Celui de l’humanité toute entière réunie dans leurs longs corps arpentant les ruelles tangéroises, jusqu’à trouver leur salut face à un couple de jeunes amoureux. Un duo évanescent et anesthésié qui prend corps aussi grâce à l’image dense et comme ouatée de Yorick Le Saux, qui filme si bien la mer et la peau chez François Ozon, et Tilda Swinton déjà dans Amore de Luca Guadignino. "only lovers left alive"

 

Tilda Swinton glisse sa grâce sans âge entre deux partitions grimées dans Snowpiercer et The Grand Budapest Hotel, et Tom Hiddleston laisse tomber les ténèbres à grand spectacle d’Avengers et Thor. Tous deux unissant leurs crinières et leur teint britannique diaphane pour se faire un bon shoot sanguin et esthétique devant l’objectif du cowboy new-yorkais. La musique enfin, les accords lyriques et anesthésiés de Jozef Can Wissem et du groupe de Jarmusch, Sqürl. Des mélodies qui chantent le désenchantement et le « désaccordement », et qui pourtant nourrissent de sensualité les déambulations de Tom et Tilda au pays de Jim. Le film avait visiblement laissé les salles de marbre au dernier Festival de Cannes. Il réchauffera celles de cet hiver, par sa croyance en les espaces et les sentiments.

Le 10 février à 20h, s’ouvrait le bal annuel de la Critique sous la houlette d’Isabelle Danel, la nouvelle Présidente du Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des films de Télévision. La cérémonie s’est tenue pour la première fois à la Cinémathèque.

PRIX CINEMA

 Meilleur film français Affiche La vie d'Adèle
Ce prix est décerné depuis 1946 à l’issue du vote des membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.

LA VIE D’ADÈLE CHAPITRES 1 & 2

d’Abdellatif Kechiche

 

 

 

 

 

 

 

 Meilleur film étranger
Ce prix est décerné depuis 1967 à l’issue du vote des membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.
A TOUCH OF SIN de Jia Zhang-Ke

 Meilleur premier long métrage français
Ce prix, créé en 2000, est issu du vote des membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.
LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE ! de Guillaume Gallienne

 Film singulier francophone
Ce prix, créé en 2008, a pour objectif de récompenser un film en co-production et en langue française, dont les critiques tiennent à souligner le travail « singulier ».
MON ÂME PAR TOI GUÉRIE de François Dupeyron

 Meilleur court métrage français
Ce prix, créé en 1973, est décerné par un jury renouvelable composé de membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.
IL EST DES NÔTRES de Jean-Christophe Meurisse

Le film sera projeté au cinéma Le Balzac à Paris du 8 février au 2 mars, le 12 février au Festival Les Premiers Pas à Aix en Provence, le 15 mars au cinéma de Vanves, le 22 mars au Théâtre du Grand Marché à La Réunion et fin mai à l’Eldorado à Dijon.

 

PRIX TELEVISION

Ces prix, créés en 2005, sont décernés par un jury renouvelable composé de membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des Films de Télévision.

 Meilleure fiction de télévision

LE GRAND GEORGES de François Marthouret (diffusion France 3)  Photo Le grand Georges

 

 

 

 

 

 

 

 

 Meilleur documentaire de télévision

IL EST MINUIT, PARIS S’ÉVEILLE de Yves Jeuland (Arte)

 Meilleure série françaisePhoto Les revenants

LES REVENANTS

de Fabrice Gobert

et Frédéric Mermoud

(Diffusion Canal +) 

 

 

 

 

PRIX DVD/BLU-R

Ces prix, créés en 2005, sont décernés par un jury renouvelable composé de membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.

 Prix Curiosité

Nouveau Prix Dvd/Blu-ray du palmarès 2013, celui de la Curiosité, destiné à mettre en valeur le travail exigeant d’un éditeur (qualité du transfert du film, intérêt des suppléments) sur un film rare, étrange, spécial, qui tout en étant de grande qualité sort des sentiers battus de la cinéphilie classique.
LOVE EXPOSURE de Sono Sion – Metropolitan Filmexport / HK Vidéo

 Meilleur DVD/Blu-ray récent

BLANCANIEVES de Pablo Berger - francetv distribution / Rezo Films

 Meilleur Coffret DVD/Blu-ray

ERIC ROHMER – agnès b. DVD / Potemkine Films

Coffret Eric Rohmer

 Meilleur DVD/Blu-ray Patrimoine

FANNY ET ALEXANDRE de Ingmar Bergman – Éditions Gaumont

 

PRIX LITTERAIRES

Ces prix, créés en 1978, sont décernés par un jury renouvelable composé de membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.

 Meilleur livre français sur le cinémaPhoto livre Michel Legrand
RIEN N’EST GRAVE DANS LES AIGUS de Michel Legrand
en collaboration avec Stéphane Lerouge – Éditions du Cherche-Midi

 Meilleur livre étranger sur le cinéma
I AM SPARTACUS de Kirk Douglas
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie-Mathilde Burdeau – Éditions Capricci

 Meilleur album sur le cinéma
BERNADETTE LAFONT, UNE VIE DE CINÉMA

de Bernard Bastide
Éditions Atelier Baie

 

 

 

Institut français

Paris, le 8 octobre 2013

Photo Patrice CherreauC’est avec une profonde tristesse que j’ai appris hier soir la disparition de Patrice Chéreau, l’un de nos plus emblématiques créateurs et ambassadeurs de la culture française.

Sa personnalité à la fois généreuse et secrète et son immense talent l’ont conduit aujourd’hui à une reconnaissance internationale.
Récemment encore, ses mises en scène de I Am the Wind de Jon Fosse et La douleur de Marguerite Duras, tout comme le cycle de lectures de grands textes qu’il avait lancé en 2004 ont séduit les publics de New-York, Berlin, Buenos Aires, Tokyo, Hanoï…
Je suis encore sous l’émotion de sa mise en scène d’Elektra, l’été dernier à Aix-en-Provence.

Aujourd’hui, je salue, en mon nom et au nom de l’Institut français, la mémoire d’un homme exigeant et engagé, d’un créateur unique dont la générosité et la puissance artistique vont manquer cruellement.

Xavier Darcos

9ème EDITION

Pendant cinq jours, le Cinéma La clé met le Brésil à l’honneur, en posant un regard différent et unique sur son cinéma documentaire,  son actualité sociale, économique, politique, culturelle et sportive. A l’issue de la projection de documentaires inédits, des débats et des rencontres attendent le public autour de sept thèmes incontournables : Le travail domestique, Les femmes en Résistances, La santé et l’exclusion sociale, La santé et ses modes de vie en question, la Dictature et la Résistance, le Football : la coupe est-elle pleine ?, la Musique en action.

C’est l’Association AUTRES BRESILS qui est à l’origine de ce festival visant à décrypter certains des enjeux de société majeurs inhérents non seulement au Brésil mais aussi à la France et au monde entier. Pour cela, AUTRES BRESILS a mis en place des outils d’information et d’échanges : des projections-débats en France (Brésil en Mouvements) et au Brésil (Social en Mouvements) ; des ateliers de réalisation audiovisuelle ; un centre de ressources multimédia (site Internet d’information sur le Brésil gratuit et unique en français, médiathèque de plusieurs centaines de films documentaires, expositions itinérantes).

 

LA PROGRAMMATION

MERCREDI 9 OCTOBRE

SOIREE D’OUVERTURE / TRAVAIL DOMESTIQUE
19h00 : Pot d’ouverture
20h00
Doméstica de Gabriel Mascaro
Brésil | 2012 | 76’ | VOSTF
Sept adolescents ont accepté de filmer durant une semaine leur employé(e) de maison.
Entre intimité dérangeante, rapport d’autorité et tâches quotidiennes, le film propose un
regard contemporain sur le travail domestique et se transforme en un véritable essai sur le
rapport entre affects et travail.
Débat :
Travail domestique : quels statuts, quels rôles et quels droits pour les employé(e)s de
maison ? Discussion à partir de l’exemple brésilien.
Intervenants :
Pedro Barbosa Mendes, membre du réseau universitaire Nômade, chercheur au
laboratoire « Territoire et Communication » de l’Université Fédérale de Rio de
Janeiro.
Annie Pourre, Réseau No-Vox
Modérateur : Ivan du Roy, Bastamag

JEUDI 10 OCTOBRE

FEMMES EN RESISTANCES
20h00
Film 1 : Silêncio das inocentes de Ique Gazzola / Naura Schneider
Brésil | 2010 | 52’| VOSTF
La loi n°11.340/2006 ou « loi Maria da Penha » est considérée comme l’une des trois lois
les plus complètes au monde sur les violences domestiques. A travers de nombreux
témoignages de victimes et spécialistes, Silêncio das inocentes nous éclaire sur la
spécificité de cette loi et son application au Brésil.

Film 2 : Virou o jogo : a história de Pintadas de Marcelo Villanova
Lopes Lapa
Brésil | 2012 | 26’| VOSTF
L’histoire de femmes qui ont réussi à remettre en question le machisme grâce à de
nouvelles formes d’organisation à Pintadas, dans la région de Bahia. Introduisant ainsi un
nouveau regard sur les relations hommes/femmes tout en jouant au football.
Rencontre
Intervenantes :
Naura Schneider, réalisatrice de Silêncio das Inocentes
Hélène Tanné, sociologue, formatrice sur les questions de genre, d’égalité et de
violences contre les femmes (Association SOS Femmes 93)
Muriel Naessens, militante et animatrice au Planning Familial, qui participe au
développement du théâtre de l’opprimé sur les questions de violences sexistes et
d’égalité entre les hommes et les femmes (association Féminisme Enjeux).

VENDREDI 11 OCTOBRE

SANTÉ ET EXCLUSION SOCIALE
18h00
Film 1: A cidade de Liliana Sulzbach
Brésil | 2012 | 25’| VOSTF
Itapúa – une communauté de personnes aux habitudes singulières. Ce lieu regroupait
autrefois 1454 personnes. Il ne compte plus aujourd’hui que 35 habitants. Personne
n’aime se rappeler ce qu’Itapúa était dans le passé, même si beaucoup en ont gardé des
traces. En parcourant ce lieu, A Cidade révèle l’existence d’un monde organisé à partir
d’un acte d’une extrême brutalité.
Film 2 : Os melhores anos de nossas vidas de Andrea Pasquini
Brésil | 2003 | 65’| VOSTF
A travers les témoignages de plusieurs malades ayant vécu des années dans une
léproserie, la réalisatrice montre avec poésie et sensibilité les conditions auxquelles ils
étaient soumis ainsi que les moments de vie partagés et les différentes dimensions de leur
quotidien pendant ces années à l’hôpital.
SANTÉ : MODES DE VIE EN QUESTION
20h00
Muito além do peso de Estela Renner
Brésil | 2012 | 84’ | VOSTF
Du Brésil au Koweit, les taux d’obésité infantile sont anormalement élevés. Pourquoi les
enfants sont-ils en surpoids aujourd’hui ? L’industrie, les publicitaires, les instances
publiques : qui est responsable de cette question de santé publique? Le film Muito além
do peso tente de répondre à ces questions.
Débat:
Que nous disent les problématiques de santé publique ?

SAMEDI 12 OCTOBRE

REVOLUTION A DOMICILE
16h00
Film 1 : Disque Quilombola de David Reeks
Brésil | 2012 | 13’ | VOSTF
Des enfants de l’État de « Espirito Santo » dialoguent sur la vie dans une communauté
quilombola depuis un bidonville de la ville de Vitoria. À travers un simple jeu d’enfants, les
deux groupes s’expriment sur leurs racines et comprennent que chacun d’entre eux a
plus de points communs que de différences avec les autres.
Film 2 : Doméstica de Gabriel Mascaro (reprise)
Rencontre avec
Dominique Vidal, professeur de sociologie à l’université Paris Diderot, auteur du livre
« Les bonnes de Rio. Emploi domestique et société démocratique au Brésil » – Presses
universitaires du Septentrion.
DICTATURE ET RÉSISTANCES
18h00
Marighella de Isa Grinspum Ferraz
Brésil | 2011 | 90’ | VOSTF
Bahianais, auteur, poète, érudit de la Bible et du grec, amoureux de la samba, de la plage
et du football, féministe avant l’heure, séduisant, charismatique, interlocuteur de
Kubitschek et de Che Guevara…Qui était donc cet homme dont il a été interdit de
prononcer le nom pendant des décennies au Brésil ?
20h00
Film 1 : Em nome da segurança nacional de Renato Tapajós
Brésil | 1984 | 45’ | VOSTF
Ce documentaire évoque le procès du tribunal de Tiradentes, organisé par la Commission
Justice et Paix de l’Archidiocèse de São Paulo en 1983. Il alterne entre scènes de la cour
de justice et sources documentaires pour discuter de la doctrine de la «sécurité
nationale», axe idéologique majeur de la dictature initiée par le coup d’État de 1964.
Film 2 : O fim do esquecimento de Renato Tapajós
Brésil | 2012 | 52’ | VOSTF
« La fin de l’oubli » donne la parole à des protagonistes du tribunal de Tiradentes et à des
acteurs engagés dans la lutte pour les droits de l’homme pour aborder, trente ans après,
la question de la doctrine de la « sécurité nationale ». Le film étudie ce qu’il en reste et ses
impacts sur la société brésilienne aujourd’hui.
Débat : Dictature militaire, droit à la vérité et à la mémoire : quels impacts sur la société
brésilienne aujourd’hui ?
Intervenants :
Hidalgo Romero, producteur de Em nome da segurança national e O fim do
esquecimento
Glauber Sezerino, sociologue, doctorant au Centre de Sociologie Européenne /
EHESS

Marilza de Melo Foucher, journaliste, docteure en économie.
Modération : Erika Campelo, Autres Brésils

22h30 – Caïpi musicale avec Francis Poulet
Franco-brésilien perdu entre Lyon et Porto Alegre, citoyen du monde et chanteur à la
guitare éclectique, Francis entonnera un répertoire varié de musique brésilienne…Plus
d’infos : http://francisbrasilis.blogspot.fr/2009/04/francis-brasilis-lalbum_7033.html

DIMANCHE 13 OCTOBRE

FOOTBALL : LA COUPE EST PLEINE ?
16h00
Film 1 : O pai do gol de Luiz Ferraz
Brésil | 2013 | 17’| VOSTF
Le réalisateur accompagne José Silvério, animateur radio, « père du but », dans sa cabine
de transmission, montrant à travers ce portrait la relation singulière de la société
brésilienne au football.
Film 2 : Virou o jogo : a historia de Pintadas de Marcelo Villanova
Lopes Lapa
Brésil | 2012 | 26’| VOSTF
L’histoire de femmes qui ont réussi à remettre en question le machisme grâce à de
nouvelles formes d’organisation à Pintadas, dans la région de Bahia. Introduisant ainsi un
nouveau regard sur les relations hommes/femmes tout en jouant au football.
Film 3 : Vila das Torres de William Duarte, Marta Pego, Lúcia Pego et
Bruno Mancuso
Brésil | 2010 | 15’| VOSTF
Le point de vue de certains habitants de «Vila das Torres», favela du centre de Curitiba,
face au méga-événement de la Coupe du monde prévu pour 2014. Quel en sera le
bénéfice pour la communauté ? Comment la favela sera-t-elle perçue par les touristes ?
Comment peuvent s’organiser les habitants pour faire partie du jeu ?
Film 4 : Jogos de poder de Susanna Lira
Brésil | 2013 | 25’| VOSTF
Comment la ville de Rio de Janeiro se prépare-t-elle à accueillir la Coupe du Monde et les
Jeux Olympiques ? Les investissements sont énormes mais rarement négociés avec les
représentants sociaux impliqués dans la restructuration de la ville. Jogos de poder aborde
la question du droit à la ville et de la lutte entre gouvernants et résidents.
17h30
Débat :
Football et Coupe du monde 2014 : paradoxes et enjeux pour une société
brésilienne en (re)construction.
Intervenants :
− Pedro Barbosa Mendes, membre du réseau universitaire Nômade, chercheur au
laboratoire « Territoire et Communication » de l’Université Fédérale de Rio de
Janeiro – très impliqué dans les mobilisations sociales.
− Patrick Vassort, maître de conférences à l’Université de Caen, directeur de
publication dans la revue Illusio.
− Un(e) représentant(e) d’Amnesty International
Modérateur : David Eloy, Altermondes

DIMANCHE 13 OCTOBRE

CLÔTURE / MUSIQUE EN ACTION
20h00
Noitada de Samba, Foco de Resistência de Cely Leal
Brésil| 2010 | 75′ | VOSTFR
1971: le Brésil est en pleine dictature militaire. A Rio de Janeiro, les compositeurs et les
musiciens de la périphérie jouent pour la première fois dans la Zona Sul, tous les lundis,
au 143 de la rue Siqueira Campos qui devient un feu de résistance de la musique
populaire brésilienne.

21h30 : CONCERT
Filosofia do Samba – Dudu d’Aquarela / « Voyages en MPB »
Composé à l’origine en 2003, par quelques musiciens de l’École de samba Aquarela,
FILOSOFIA DO SAMBA anime des rodas de samba, rencontres musicales ouvertes,
avec un répertoire varié, des trésors de la Musique Populaire Brésilienne, de Noel Rosa,
Vinicius, Caymmi, Adoniran Barbosa, Chico Buarque, Paulinho da Viola à Bezerra da Silva
et Zéca Pagodinho.
FILOSOFIA DO SAMBA vous embarque dans un grand voyage musical. Détachez vos
ceintures et bon voyage !

Pot de CLÔTURE

LES INVITES

- Pedro Barbosa Mendes, membre du réseau universitaire Nômade, chercheur au
laboratoire «Territoire et Communication» de l’Université Fédérale de Rio de Janeiro.
Militant impliqué dans les manifestations de juin 2013 au Brésil. (à Paris du 4 au 14
octobre)
- Naura Schneider, réalisatrice-conceptrice du projet de « Silencio das Inocentes » (du 8 au
14 octobre)
- Hidalgo Romero, producteur des films de Renato Tapajos : « Em nome da segurança
nacional » e « O fim do esquecimento » (Vit actuellement à Paris)

LE LIEU ET LES TARIFS

Cinéma La Clef
34 rue Daubenton – 75005 Paris – Métro Censier Daubenton (ligne 7)
Bus 47, arrêt « Censier Daubenton » – RER C, arrêt « Paris-Austerlitz »
www.cinemalaclef.fr – 09 53 48 30 54
6 € tarif plein / 5€ tarif réduit / 4€ adhérents
Pass 4 séances : 18€ / 15€ / 12€
Pass complet : 35€ / 30€ / 25€
Réservation conseillée : reservation@cinemalaclef.fr
Tout au long du festival, un bar accueillera les festivaliers.

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MONDE

Après avoir dévoilé sa 52e sélection à Cannes puis en avant-première à Paris à la Cinémathèque française, la Semaine de la Critique s’exporte à travers le monde. Les sélections de ces 3 dernières années vont voyager à travers 10 pays afin de promouvoir les talents découverts à Cannes auprès de publics internationaux et de favoriser leur distribution à travers le monde.

LIBAN : Cinéma Metropolis avec l’Institut Français de Beyrouth – juillet 2013

PÉROU : Festival de Cine de Lima – août 2013

BOSNIE-HERZÉGOVINE : Festival du Film de Sarajevo – août 2013

BRÉSIL : São Paulo International Short Film Festival – août 2013

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE : Czech Cinematheque à Prague – septembre 2013

MEXIQUE : Morelia International Film Festival – octobre 2013

BRÉSIL : MIS (Museu da Imagem e do Som de São Paulo) pendant la Mostra Internacional de Cinema de São Paulo – octobre 2013

CORÉE DU SUD : Indiespace, organisé par Mirovision en partenariat avec la Civil Association for Supporting Korean Independent Cinema, à Séoul – automne 2013

OMAN : Institut Français, Mascate – décembre 2013

ROUMANIE : Next, Bucharest International Short and Medium Length Film Festival – avril 2014

Par France Hatron

Photo S2Sugar Man, qui a obtenu l’Oscar du meilleur documentaire, nous l’avait révélé, dévoilé, décrypté. On peut désormais raisonnablement penser, après avoir encouragé Sixto Rogriguez sur scène, que Sugar Man de Malik Bendjelloul l’a aussi précipité dans la fosse aux ours du Zénith, le 4 juin dernier.

 

Sixto, tu n’étais pas destiné à sortir de l’ombre à 71 ans. Tu aurais dû rester un héros très discret. Tes admirateurs l’ont bien compris. Ils ne t’ont pas hué sur ta scène trop grande pour toi lorsque ta guitare t’échappait. Ils ont préféré se cacher derrière leur bière pour rire nerveusement lorsque ta voix déraillait. Ils avaient les larmes aux yeux quand tu buvais ton vin en tremblant sous leur nez. Ils auraient voulu t’écouter toute la nuit et pourtant ils avaient hâte que tu rentres te coucher. S’ils avaient pu, ils t’auraient bordé pour toujours. Tristes, comme toi, beaucoup se sentaient aussi coupables d’être là, parce que leur place, tout comme la tienne, n’était pas là ce soir-là.

Photo S3

 

Comme les grands fragiles de ce monde, tu dois avoir beaucoup d’humour et soyons sûrs que tu sourirais d’entendre que nous avons préféré ton documentaire à ton concert ! Mais nous ne regrettons rien. Grâce à toi, nous avons compris que le talent et la gloire n’avaient rien à voir, que ton parcours unique faisait de toi ce personnage unique qui n’a jamais rien eu à prouver. Et surtout pas qu’il avait du talent.

Sixto, tu es né Rodriguez et, loin des pseudos racoleurs en tous genres, tu es resté un Rodriguez. Avec ton sourire au charme discret et ta moue mi sensuelle mi tragique, tu séduis à la légère et tu irradies sans le savoir, à la mexicaine peut-être puisque tes racines sont là-bas.

Photo S4Né en 1942, à Détroit dans le Michigan, tu as fait des études comme beaucoup d’entre nous, tu as grandi la musique au ventre, comme quelques-uns d’entre nous, mais ta voix sublime et ton talent auraient dû te démarquer pour toujours, comme personne. Au début des années 70, tu as écrit toi-même tes deux sublimes albums de folk qui t’ont hissé au rang de diva en Afrique du Sud sous le régime de l’Apartheid. Tes disques se sont vendus autant que ceux des Beatles et tu ne l’as pas su. Courageux, libre et digne, pendant ces longues décennies, tu as poursuivi humblement ton métier de maçon et vécu comme si public tu n’avais jamais eu et gloire jamais connu. Durant toutes ces années à façonner les maisons des autres, tu n’imaginais pas que tu façonnais en même temps ton image et qu’un jour tes enfants te verraient faire le tour du monde sous les sunlights et qu’ils t’admireraient autant que nous.

Sixto, cette vie rêvée, elle est arrivée trop tard et t’a fait boire la tasse. Elle t’a dépassé et emporté au passage, comme la vague. Parce qu’elle ne devait pas correspondre à ta vision du bonheur : « le succès est d’avoir ce que vous voulez, mais le bonheur est d’accepter ce que vous avez. » Nous, nous t’aimons pour ce que tu es, pour tout ce que tu n’as pas fait comme les autres et parce que tu n’en veux à personne d’avoir été laissé pour mort si longtemps.

Affiche du Festival de Cannes 2013

Pour sa 66e édition, le Festival de Cannes a choisi l’affiche d’ un couple mythique qui incarne à la perfection l’esprit du cinéma : Joanne Woodward et Paul Newman sur le tournage du film de Melville Shavelson,  A New Kind of Love (1963).
Le Festival rend ainsi hommage à la mémoire de Paul Newman, disparu en 2008 et met à l’honneur Joanne Woodward, sa femme et son interprète fétiche.
Le Festival de Cannes les

a accueillis en 1958 – année de leur mariage-  en sélectionnant  en Compétition Les Feux de l’été (The Long Hot Summer) de Martin Ritt, premier film qu’ils tournèrent ensemble.