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Par France Hatron Le géant égoïste

A partir de 12 ans

Sortie : Le 18 décembre 2013

Durée : 1h31

Un film anglais

Genre : Drame

Réalisation et scénario :

Clio Barnard

Distribution :

Conner Chapman, Shaun Thomas, Sean Gilder, Siobhan Finneran, Steve Evets, Rebecca Manley…

 

Arbor et Swifty sont deux ados inséparables de 13 ans. Vu ses crises de colère et sa nervosité, on peut qualifier Arbor d’enfant hyper actif qui semble dépendre de ses médicaments. Les deux copains habitent le quartier populaire de Bradford au Nord du Royaume Uni. Mêlés à une dispute magistrale dans la cour de leur lycée, ils sont tous deux renvoyés définitivement. Arbor s’en réjouit car l’école, ce n’était pas son truc. Swifty, lui, paraît plus affecté par la situation, d’autant que sa mère digère mal la nouvelle ! Dans cette petite bourgade sinistre, désindustrialisée et sans avenir, que faire de ses journées pour tuer le temps à part gagner de quoi payer les factures impayées de ses parents ? Arbor et Swifty commencent à voler des objets sans valeur pour les revendre. Un jour, ils croisent la route de Kitten, le Géant Egoïste qui les empêche de jouer dans son jardin. Kitten est un ferrailleur établi près de chez eux. Il organise aussi des courses de chevaux clandestines sur routes. Alors que les gamins commencent à récupérer des métaux usagés pour son compte, Kitten remarque très vite l’affection que porte Swifty à ses chevaux. Il le trouve en plus particulièrement doué pour les diriger. Arbor qui a une sensibilité à fleur de peau et un immense besoin d’être aimé ne supporte pas les préférences de Kitten pour son ami. Il va donc se surpasser pour rapporter toujours plus de métaux, jusqu’à mettre sa vie en danger.

Le Géant Egoïste 1Pour son premier long métrage de fiction, la réalisatrice Clio Barnard a choisi d’adapter librement le conte d’Oscar Wilde qui a donné son nom au film Le Géant Egoïste. Elle s’est inspirée de son enfance et de son adolescence passées près de Bradfort. Alors témoin du rejet de certains enfants au sein même de leur communauté défavorisée et marginalisée, elle s’ est aussi aperçu que si la majorité des chantiers de ferraille étaient régis selon des règles bien précises censées réduire les vols de métaux, certains chantiers plus modestes étaient corrompus par leurs propriétaires vénaux sans scrupules. Ses plans fixes qui s’éternisent sur les poteaux électriques, posés là en pleine campagne, dévoilent des apparences tranquilles qui occultent la douleur et la haine des habitants, pour beaucoup victimes du chômage et du système « D ». A Bradford, pas de journée sans violence physique ni verbale. Pas d’amour non plus.

L’aspect documentaire de ce film, son côté sombre et sa manière d’appréhender les personnages avec une empathie réservée le rapprochent des oeuvres de Ken Loach. La petite touche en plus ? Les cultures marginales, sujet cher à Clio Barnard. Le Geant Egoïste 2

Ses deux ados en danger percent l’écran. Armés de courage et d’obstination, ils laissent croire qu’à cet âge là, la part d’innocence et d’insouciance tiennent suffisamment de place pour pouvoir avancer sans peurs. Jusqu’à ce que la mort surprenne. Et là, survivre n’a plus de sens… Ce film nous prend aux tripes et nous bouleverse en douceur et en profondeur, sur fond de bruit de métal et de galop endiablé.

Le Géant Egoïste a été sélectionné à La Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2013 où il a remporté le Prix Europa Cinémas.

 

 

Par France Hatron Affiche du film A Touch of sin

Age : A partir de 13 ans

Sortie : Le 11 décembre 2013

Durée : 2h10

Un film chinois japonais

Genre : Drame

Réalisation :

Jia Zhang-Ke

Distribution : Wu Jiang, Wang Baoqiang, Zhao Tao, Luo Lanshan, Jiayi Zhang, Meng Li…

Quatre personnages évoluent dans quatre provinces de la Chine contemporaine où l’on parle des dialectes différents.  Leurs destins ne se croisent pas mais leur histoire a ce point commun de dévoiler une Chine en pleine mutation, qui souffre d’un développement économique galopant et de mouvements de migration interne colossaux, laissant pour compte, sur le bord de la route, des citoyens désespérés, en soif de justice et d’égalité. Leur arme fatale pour survivre ? La violence… Ces histoires sordides sont inspirées de faits divers chinois qui décryptent quatre mécaniques de la violence pouvant pousser à bout : la pression sociale, le déni de soi, la perte de contrôle soudaine, le désir de mourir.

A touch of sinDahai, un mineur exaspéré par la corruption des dirigeants de son village et le silence de leurs acolytes complices, décide de se faire justice lui-même. San’er, un travailleur migrant, découvre les « vertus » de son arme à feu qu’il actionne à tout va comme un jouet. Xiao Yu, elle, est hôtesse d’accueil dans un sauna. Harcelée sexuellement par un client aisé, elle commet l’irréparable. Quant à  Xiao Hui, il accepte des postes dégradants et subit des humiliations à répétition. La plus terrible sera certainement celle de sa mère, vivant à ses crochets, qui lui reproche de ne pas lui donner assez d’argent ! Pauvre enfant…

Quelle noirceur dans ces quatre tableaux de la Chine d’aujourd’hui d’où se dégage toute la rage de la frustration et du désespoir de la nouvelle génération qui doit se construire dans une culture contre identitaire.  La violence, souvent gratuite, est le personnage principal de ce film porté par des acteurs sensationnels, pour beaucoup d’entre eux non professionnels.

A touch of sin

A touch of sin offre une mise en scène et une réalisation inventives sans failles. La révolte se ressent non seulement dans les personnages mais aussi dans leur environnement : les paysages de montagne comme ceux de la ville moderne dégagent l’austérité, la pauvreté, la peur et la folie. Rien à redire sur la description du climat ambiant dans lequel les chinois ont du mal à s’imaginer un avenir. Un bémol « osé » cependant quant au scénario, puisque le film a reçu, cette année, à Cannes, l’honorable Prix du scénario ! Dommage qu’une trame commune ne vienne lier les quatre opus de cette oeuvre forte avec une dramaturgie ou un épilogue communs. On s’attache aux personnages quand ils vont quitter l’écran. On les cherche dans l’histoire suivante alors qu’ils ont bel et bien disparu. On rentre dans la vie de leurs successeurs avant de devoir s’en défaire aussi, trop vite. Mais l’exercice permettrait-il de mieux saisir le mal être de bien des chinois, la nécessité qu’ils ont de devoir changer sans cesse de travail, de village, leur désir de vengeance, leur soif d’argent. Ils ont reçu en héritage la notion de collectivisme tout comme le manque de conscience individuelle. Il leur faut ensuite composer avec ça. Pas facile de donner du sens au futur quand on a l’âme en peine, meurtrie par un passé sale. En témoignent ces héros de la violence.