free online dating websites
online dating sites free
free date sites

Par France Hatron 

 

Sortie : le 23 septembre 2015Photo affiche deux amis

Durée : 1h42

Un film français

Genre : Comédie romantique

Réalisation : Louis Garrel

Distribution :

Golshifteh Farahani, Vincent Macaigne, Louis Garrel, Mahaut Adam…

 

Présenté à La Semaine de la Critique 2015

 

Image Les 2 amisTrois femmes se douchent côte à côte. On entend : « Douche terminée ! Vous sortez ! ». Le ton est donné. La prison se profile. Deux des détenues peuvent sortir pour la journée. Mais la liberté surveillée impose quelques contraintes, à savoir ne pas se faire mettre le grappin dessus par un amoureux transi, et rentrer à l’heure le soir. Mona se fait belle dans le bus. Maquillage et boucles d’oreilles composeront le nouvel écrin de la jeune femme libre. Mona court pour rejoindre la sandwicherie de la gare du Nord où elle est vendeuse. Un homme qui l’a vue arriver, l’admire de loin avant de l’appeler. Mais elle ne veut plus le voir. Le pauvre Clément qui ne pense qu’à elle se confie à son ami Abel qui lui suggère de déclarer sa flamme à la belle Mona. Les deux garçons la suivent jusque dans son train et l’obligent à en descendre. Quand les portes se ferment, elle sait qu’elle devient une fugitive puisque le contrat de confiance est rompu…

Image 2 Les deux amis

Louis Garrel a décliné son court métrage La règle de trois, en conservant les trois acteurs principaux mais en leur attribuant de nouveaux rôles. Dans les deux formats, un élément perturbateur sème le trouble.

Louis Garrel mêle le sentiment amoureux, le désir, l’amitié, la trahison, la confiance et le devoir qui impose des contraintes. Autant de sujets graves qu’il traite habilement avec un mélange de légèreté (vive l’oiseau qu’offre Clément en cadeau à sa dulcinée dans la gare !) et de noirceur (insoutenable scène violente du quai de la gare). Les émotions s’entrechoquent encore plus vite, encore plus fort que dans la vie, la tension dramatique persistante en toile de fond. Image 3 Les deux amisEt comme le film est très bien écrit et très bien joué, on se délecte de cette histoire pourtant, avouons-le, un peu tirée par les cheveux. Le premier film de Garrel est certes ancré dans un cinéma bien français mais on sent sa patte personnelle, la patte Garrel dira-t-on certainement dans quelques années.

 

Photo affiche YouthPar France Hatron

Sortie : 9 septembre 2015

Durée : 118 min

Un film franco-suisse

Réalisation : Paolo Sorrentino

Distribution : Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, Paul Dano, Jane Fonda, Mark Kozelek…

 

Fred et Mick, deux amis de longue date, tous deux riches, l’un octogénaire et l’autre septuagénaire, passent leurs vacances, depuis vingt ans, comme curistes dans un hôtel de luxe à Wiesen, au pied des Alpes suisses. Frédéric Ballinger, désormais à la retraite, était compositeur et chef d’orchestre. Il n’a aucune intention de revenir à sa carrière musicale. Son meilleur ami, Mick Boyle, poursuit, lui, sa carrière de cinéaste. Il achève le scénario d’un film. Frédéric est accompagné de sa fille et assistante, Lena qui a épousé Julian, le fils de Mick.

Photo Youth 1Parmi les autres curistes : un acteur en préparation d’un rôle, un ancien footballeur empâté et un moine bouddhiste adepte de la lévitation. Tous se regardent le nombril, exposant leurs soucis de santé, leur amourette d’adolescent… Les deux amis évoquent avec philosophie le temps passé, les sacrifices, les regrets, les trahisons inavouées, l’angoisse de vieillir, conscients que le temps à venir leur est compté. Petite lumière d’espoir, au beau milieu d’un univers où règnent les retraités botoxés : l’apparition dans la piscine de Miss Univers, celle-là même qui nous vaut l’affiche du film. Une fois sortie de la piscine et de l’affiche, l’actrice sera vite oubliée. Côté choses sérieuses, la reine d’Angleterre a demandé à Fred d’interpréter Simple Songs, son œuvre la plus célèbre, ce qu’il refuse fièrement sans se justifier. Quant à Lena, elle prévient son père qu’elle va divorcer.

Photo Youth 2

Paolo Sorrentino ne manque pourtant pas d’humour, mais la vulgarité et la lourdeur de certaines images et situations prennent souvent le dessus dans le film. On se serait passé des détails sur la prostate et de la vision surréaliste d’une Jane Fonda à bord d’un avion.  Le cinéaste cherche à nous divertir au gré du temps qui passe et des souvenirs qui refont surface, avec sa mélancolie, clé de voute de ses deux dernières œuvres. Mais là où La grande belleza déployait sa mélancolie avec panache et distinction, Youth l’impose ici sans pudeur avec une suffisance et une prétention désagréables.

Photo Youth 3

Dommage car la mise en scène au cordeu, l’interprétation sans faille et les images de montagne, comme celles de l’hôtel et de ses curistes, toutes bien léchées, étaient propices à traiter de la maturité et de la sénilité avec plus de tendresse et d’empathie. Mais peut-être faut-il une maturité certaine pour mieux digérer cette ode à la jeunesse au côté plus amer que doux ?