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Par Dominique Martinez Howard 1 

 

 

Sortie :  le 29 avril

A partir de 15 ans

Durée : 1h46 

Un documentaire français 

Réalisation :

Olivier Azam & Daniel Mermet

 

 

« Tant que les lapins n’ont pas d’historiens, l’histoire sera racontée par les chasseurs. Les chasseurs racontent des histoires de victoire (…) Mais l’histoire que préfèrent raconter les chasseurs, c’est pas d’histoire du tout (…) En écrivant une histoire populaire des Etats-Unis, Howard Zinn a pris le parti des lapins, le parti de ceux qui sont à l’autre bout du fusil ». Le postulat de départ de la trilogie d’Olivier Azam et Daniel Mermet donne le ton. Il s’ouvre par un premier volet passionnant intitulé Dupain et des roses, en hommage aux manifestations des ouvrières du textile de Lawrence (Massachusettes) de 1912. Le récit sera celui des perdants. Celui des esclaves, des Indiens, des déserteurs, des ouvriers, des ouvrières, des syndicalistes,… de tous ceux qui dans l’ombre de l’histoire officielle bataillent pour changer leur condition d’exploités. Lutte des classes versus impérialisme.

Howard livre 2Comme l’indique le titre, le documentaire repose autant sur la vie d’Howard Zinn que sur son œuvre d’historien et surtout son livre – Une histoire populaire des États-Unis de 1492 à nos jours (Ed. Agone, 2002). Son expérience personnelle façonne le regard qu’il porte sur l’histoire du 20ème siècle. Ce n’est pas un hasard si Zinn est né dans une famille ouvrière d’émigrés juifs d’Europe de l’Est, au début du siècle. La réalité de la grande dépression, celle du travail d’ouvrier portuaire, puis le traumatisme de la seconde guerre mondiale – notamment son rôle dans le bombardement de Royan – le marqueront profondément. La Bande Dessinée, Une histoire populaire de l’empire américain*, impressionnante par sa maîtrise visuelle et son envergure historique, mêle également ces deux histoires. Howard 3

C’est tout l’intérêt du film : au delà de la force du propos et de la rareté de nombreux documents d’archives, c’est une vision humaniste assumée qui se déploie. Les interventions de Zinn, celles du linguiste Noam Chomsky et de l’écrivain Chris Hedges, ponctuent le récit pédagogique de la voix off familière de Daniel Mermet. Et confirment l’importance de ce beau film militant qui vient combler des vides importants de l’histoire officielle américaine.

 

* Une histoire populaire de l’empire américain, de Howard Zinn et Mike Konopacki, Ed. Vertige Graphic, 2009, 263 p. 

 

 

Ils seront 7 aux côtés de Joel et Ethan Coen à départager les films en Compétition au 68e Festival de Cannes. Qui sera dans le Jury des frères réalisateurs ?

They will be 7 with Joel and Ethan Coen to select the prize winners at the 68th Festival de Cannes. Who will be in the Jury of the filmmakers brothers?

 

NINGEN AffichePar France Hatron

 

Sortie : le 2 avril 2015 

Durée : 1h44

Un film turc, japonais, français 

Genre :

Drame fantastique 

Réalisation :

Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti 

Avec :

Masahiro Yoshino, Megumi Ayukawa, Xiao Mu Lee…

 

Dans une forêt sombre, une voix off narre le conte japonais d’un pari d’argent : « Le renard et le raton laveur ». 

A Tokyo, le PDG Mr Yoshino fait faillite. Son meilleur ami Lee, patron d’un bar, le console. Ils vont voir des filles, se saoulent. Cet épisode marque le début d’une dépression profonde. De son côté, Mme Wajima ouvre une lettre à son attention, provenant du service de Cancérologie de l’hôpital de Tokyo puis la déchire. Le tourbillon de la vie ne va décidément plus dans le bon sens. Son mari dévasté est sur le point de sauter par la fenêtre quand elle le rattrape in extremis. Elle le fait interner.

Ningen - Image 2 HDYoshino s’éprend alors d’une pensionnaire, Mme Ayukawa, avec laquelle il regarde les montagnes depuis le toit de l’asile. Mme Ayukawa lui dit qu’elle veut rejoindre son bien-aimé dans « le monde du dessous ». Yoshino rencontre deux autres patientes qui écrivent un conte sur un raton laveur et un renard, une histoire qui lui rappelle la sienne. Mme Ayukawa disparaît mais elle a laissé un message sur le toit.

 

Ningen - Image 1 HD

Structuré en trois parties – L’homme riche, Le raton laveur et Le renard -, le scénario à la fois trop complexe et naïf, mêle l’histoire d’un parcours initiatique vers la mort et la résurrection, à la légende du renard et du raton laveur. D’une première partie réaliste et ponctuée d’humour qui dépeint très bien le monde de l’entreprise au Japon et la déchéance d’un couple, on passe subitement à un monde imaginaire, hermétique et emprunt d’ésotérisme. Les nombreuses références au conte philosophique perturbent le récit et nous éloignent petit à petit du personnage principal, un PDG de Tokyo, pourtant fort attachant au départ. Quand son équilibre mental, perturbé par la faillite de son entreprise, le conduit jusqu’à la luxure, Yoshino bascule dans une dépression profonde qui développe son imagination. On perd alors pied avec lui mais on s’ennuie plus que lui ! Quand l’homme abattu se retire dans la forêt pour retrouver son amour perdu, qu’il tombe et reste coincé dans le piège du raton laveur, la naïveté touche à son paroxysme !

Ningen - Image 7 HDCette histoire d’amour et de sacrifice, somme toute très morale, réclame un esprit contemplatif exacerbé que, nous européens, avons peut-être du mal à solliciter quand l’émotion fait défaut. Et c’est le cas ici. Intention louable que de vouloir montrer la dépression de l’intérieur et la faire se transformer en un voyage initiatique en quête de l’amour perdu… Mais le scénario ambitieux, la mise en scène parfaite et l’interprétation très juste ne suffisent pas à nous embarquer dans le monde merveilleux des animaux de la forêt, des temples et des grands maîtres nippons en un coup de baguette psychiatrique.