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Par France Hatron

 

Durée : 2h45

 

Un film dramatique américain

Réalisation :

Richard Linklater

Avec : Ellar Coltrane, Patricia Arquette, Ethan Hawke, Lorelei Linklater

Année :  2014

Boyhood affiche 2

Richard Linklater a réalisé l’expérience inédite de tourner son film pendant 12 ans, à raison d’une semaine par an, à Austin au Texas, avec les mêmes acteurs professionnels et enfants grandissant. Il raconte une histoire que tous ont découverte au fur et à mesure du tournage, à l’exception de la monteuse Sandra Adair qui connaissait le scénario.

De l’âge de 6 ans jusqu’à son départ à la Fac, Mason est le pilier central de cette histoire universelle, triste et belle, simple et ordinaire, et pourtant unique en son genre.
Boyhood 3 portraitsLes parents de Mason sont divorcés depuis toujours, semble-t-il. Samantha, sa sœur aînée – interprétée par Lorelei, la fille de Richard Linklater – et lui, n’ont pas vu leur père depuis longtemps. Quand il refait surface, ce n’est pas pour assurer ses responsabilités mais juste pour jouir de la vie avec ses enfants, les voir sourire, les entendre lui raconter leurs joies, leurs peines, dans le détail, comme si l’absence et le temps qui passe n’avaient pas d’incidence. Il les aime mais ne peut rien leur offrir de matériel, ni de durable. Ce qu’ils ont compris, leur mère aussi. Touchés par ce père et ex mari insouciant qui ne parvient pas à grandir ni à travailler, ils s’accommodent tant bien que mal du fardeau qui malgré tout les aident à traverser les épreuves de la vie.

Boyhood mère filsLe petit blondinet grandit sous nos yeux. Ses cheveux poussent, foncent avec l’âge, redeviennent court au gré de la mode et de l’autorité d’un beau père ivrogne. Il doit s’adapter sans cesse à une nouvelle vie, une nouvelle école, jongler avec ses blessures et celles des autres, se protéger pour ne pas sombrer. Sa mère, elle, se bat pour et contre tout, toujours digne et sans révolte apparente. Elle reprend ses études, se marie, divorce, déménage, reforme un couple… Les rides font leur nid, les kilos s’installent. Ainsi va la vie, une vie presque ordinaire chroniquée à la manière d’un genre nouveau qui se situe sur le fil, quelque part entre le documentaire et la fiction. Bohhood père fils

L’atmosphère mélancolique et optimiste à la fois porte les acteurs, particulièrement Patricia Arquette, Ethan Hawke et Ellar Coltran dont le jeu force l’admiration par sa justesse et sa cohérence au fil des années.

Le cinéaste parvient à sonder habilement l’intériorité de ses personnages dans les petits moments de la vie qui devraient passer inaperçus et dont il se sert, lui, pour dérouler son histoire sans grosses ficelles scénaristiques. L’émotion, tout en retenue, nous gagne au rythme des présidents de la république et des chansons de Coldplay, Bob Dylan, Cat Power… La vie passe mais l’envie de revoir défiler le film dans sa tête, elle, ne passe pas.

Boyhood frere soeur

Boyhood a été récompensé par l’Ours d’Argent du meilleur réalisateur au Festival de Berlin 2014. 

 

 


Par France Hatron

Palerme afficheAge : à partir de 15 ans

Sortie : 2 juillet 2014

Durée : 1h34

Une comédie dramatique italienne suisse française

Réalisateur : Emma Dante

Avec : Emma Dante, Alba Rohrwacher, Elena Cotta, Renato Malfatti, Dario Cassarolo… 

 

C’est l’été à Palerme. Rosa et Clara, la quarantaine, forment un couple en bout de course. Filmées de près dans une voiture brûlante, caméra à l’épaule, elles cherchent leur route pour aller célébrer le mariage d’une amie. Nous sommes des leurs dans cet espace confiné où la conductrice Rosa (Emma Dante), à l’allure d’une Emmanuelle Devos en colère, nous donne envie d’arriver vite à destination ! Rosa a fait sa vie à la capitale et déteste Palerme dont elle est originaire. Tous ses mauvais souvenirs d’enfance remontent à la surface, à l’image de la voiture qui lui fait front dans une ruelle étroite. Palerme 1

Samira, une vieille albanaise, conduit le véhicule adverse dans lequel les membres de la famille Calafiore, caricaturés à souhait, sont entassés. Ils s’agitent et s’impatientent dans l’habitacle avant de regagner leur demeure qui surplombe la voiture. Muette et blanchâtre, cette têtue de Samira refuse de reculer, comme si elle n’était pas assez usée par la vie ! Rosa non plus ne reculera pas car elle aussi est têtue. Une situation absurde poussée à son paroxysme qui ne se débloquera pas pendant la presque totalité du film.

Palerme 3

L’exercice périlleux s’avère pourtant concluant en partie. L’interprétation des deux femmes aussi folles l’une que l’autre, prêtent à s’affronter jusqu’à la mort, comme dans une tragédie grecque, force l’admiration. Mais osons l’avancer : on eut préféré un court métrage. Allez, avec un peu d’indulgence : un moyen métrage ! Certaines séquences redondantes avec les précédentes irritent et mettent les nerfs à vif. La psychologie des personnages secondaires, creuse, ne nous sort pas de l’enfermement des protagonistes trop communicatif.

Palerme 4On l’aura compris, la réalisatrice Emma Dante, aussi écrivain et dramaturge, a appliqué fidèlement la règle des trois unités du théâtre classique. Elle s’est concentrée sur la rue où elle a vécu pendant dix ans, la Via Castellana Bandiera, nom qu’elle a d’ailleurs donné au titre original de son film. Elle porte un regard très critique sur les comportements de la caste prolétaire sicilienne que représente la famille Calafiore. Paradoxalement, elle ne juge pas ses personnages individuellement, comme si, prisonniers de leur milieu et finalement pas responsables de leur folie, ils avaient une bonne raison d’être tous devenus fous.

By Olivier Pélisson

Photo JAUJA Created in 1978, the section Un Certain Regard reached its 37th edition during the 67th Cannes Film Festival. On the evidence of this selection it stays true to its founding aims: to discover and to show singular films that renew cinematic expression, as much by their aesthetic as by their themes.

Twenty features were presented this year, providing a vast open window on our world and its state of health. Works came from the five continents, Africa (Ivory Coast), Oceania (Australia), Asia (Israel, China, India, South Korea), America (USA, Argentina) and Europe (Spain, Italia, Greece, Hungary, Austria, Norway, UK, France). So from these offerings how is the world? It seems, well somewhat sick: Humanity is the victim of constant pressures…

An Aboriginal old man strongly resists restrictive laws in Charlie’s Country by Rolf de Heer. A Korean lesbian policewoman struggles against prejudices in A Girl at My Door (Dohee-ya) by July Jung. A Chinese family goes beyond itself to cure the father in Fantasia by Wang Chao. A young Spanish couple tries to survive through the economic crisis in Hermosa Juventud by Jaime Rosales, while the young Greek brothers are dreaming of better days in Xenia by Panos H. Koutras. Photo Party girl

Meanwhile a young girl has to keep the faith against indifferent parents in Incompresa by Asia Argento and a woman growing old wants to preserve her freedom at any cost in Party Girl by Marie Amachoukeli, Claire Burger & Samuel Theis. A Norwegian couple is troubled by the husband’s cowardice in Turist by Ruben Östlund. An English guy can’t escape his Mafia family and his fatal destiny in Snow in Paradise by Andrew Hulme.

There is only one step from pressure to nightmare and horror, such as the horror carried out by men in the pictures and the words of the photographer Sebastião Salgado in The Salt of the Earth by Wim Wenders & Juliano Ribeiro Salgado.

Photo Party girl 2Or there’s the horror of a terrifying vision of the night in Lost River by Ryan Gosling and the horror of dogs revolting against humans in White God (Fehér isten) by Kornél Mundruczo. The horror of a man controlled by tyranny can be found in Run by Philippe Lacôte and the horror of men ready to do their worst to get money in Titli by Kanu Behl. Horror confronts an ordinary man in the face of the murder of his wife in Blue Room (La Chambre bleue) by Mathieu Amalric while there is the horror of the loss of a child in The Disappearance of Eleanor Rigby by Ned Benson and in Jauja by Lisandro Alonso. A daughter experiences horror of being an incestuous slave of her father and of herself in That Lovely Girl by Keren Yedaya.

Hopefully, nightmare can turn into sweetness of dream and tale, like the final and oneiric chapter of the magnificent and powerful Jauja by Lisandro Alonso, in which a father rediscovers his daughter.

And finally, love still makes the world go round such as in Family Love, Xenia and Party Girl; possible love in Bird People by Pascale Ferran and difficult love in Titli. Love in danger infuses Turist and strong love in Hermosa Juventud or The Disappearance of Eleanor Rigby. Mad love forms the fabric of That Lovely Girl, Amour fou and Blue Room. BIRD_PEOPLE photo_CaroleBethuel

The powerful dream of better days for the planet has also come, thanks to The Salt of the Earth, where Sebastião Salgado explains his and his wife’s ecological wish to rebuild the place of his youth in Brazil. After seeing the worst as a photo-reporter, he wants to give birth again to a jungle where desert has grown. And it works! There is wide hope, and a positive energy transmitted by film.

The energy of youth was also present through the seven films shot by new directors, comprising one third of Un Certain Regard, a record among this year’s Cannes selections. The titles were: Party Girl, A Girl at My Door, Lost River, Run, Snow in Paradise, The Disappearance of Eleanor Rigby and Titli. Party Girl finally received the Caméra d’Or, rewarding the best first feature of all the Cannes sections. BIRD_PEOPLE photo7_Archipel 35 Photo Party girl 3

This human adventure, cleverly and intensely made my three young filmmakers, is a tough and moving portrait of a lady who desperately wants to go on driving her life as she wants. She goes out, drinking, dancing, cheating, laughing and enjoying every single day, and at the same time receives in return the love of her four children. The jury headed by actress and director Nicole Garcia chose well, and with this accolade provided continued proof that Un Certain Regard still stays as a true place for discovery.