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Par France Hatron  Affiche Gazelle

 

Age : A partir de 10 ans 

Sortie : 26 mars

Durée : 1h52

Un film français

Auteur : Jean-François Pignon

Réalisateur : Jean-François Pignon

Avec : Jean-François Pignon et d’autres comédiens à l’identité non communiquée.

 

Jean-François a 12 ans quand son père, éleveur et dresseur de chevaux, lui offre une jument qu’il baptise Gazelle. Il vit avec son frère Cédric et ses parents dans une grande ferme perchée sur la montagne.

Jean-François apprivoise sa nouvelle amie et découvre son monde emprunt de silence et de sensibilité. Quelques années plus tard, Cédric possède lui aussi un cheval. Alors que les deux frères participent à un spectacle hippique, Jean-François se fait repérer par l’organisateur du salon du cheval d’Avignon. Il accepte sa proposition mais n’emmène pas son frère dans l’aventure ! Il propose néanmoins à une jeune admiratrice, Isabelle, de devenir sa palefrenière. Elle le suit et l’épouse.

Gazelle6Jean-François se prend d’amitié pour un vendeur de vans intriguant qui lui parle de Dieu et d’amour. Coups de poignard à répétition pour l’artiste : Cédric lui pique un contrat important et son numéro de « Cromagnon » qui l’a rendu célèbre, puis Gazelle tombe gravement malade. Son ami croyant lui propose alors de prier pour la sauver. Deux jours plus tard, elle est sur pied. Un miracle, selon le vétérinaire ! Jean-François achète la Bible et commence sa conversion. Mais ses rapports avec sa femme se dégradent. Il la retrouve une nuit dans son lit avec un ami commun et décide de divorcer. Peu de temps après, il épouse Sylvie, perdue de vue depuis longtemps, dont il aura deux filles. L’aînée se verra transmettre l’amour de cet univers hippique magique.

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Le héros de ce long métrage autobiographique est aussi le scénariste, le réalisateur, le comédien et le producteur ! Tout ça pour un seul homme, ça fait beaucoup et ça fait même beaucoup trop !

Jean-François Pignon a voulu raconter son histoire émouvante, celle du petit dresseur anonyme des montagnes devenu l’un des plus grands dresseurs de chevaux au monde. Une idée louable certes, mais quand on sait déléguer. Le scénario, pas écrit, manque de cohérence, d’esprit, et tout simplement d’intérêt. On apprend par exemple que Jean-François et Isabelle se sont mariés lorsqu’ils s’apprêtent à divorcer ! On cherche désespérément un semblant de dramaturgie et quand elle pointe son nez, elle retombe aussi vite, laissant le sentiment que l’auteur n’avait pas d’intentions précises. Les dialogues d’une rare pauvreté sont redondants par rapport aux images. Ils nous plongent dans l’ennui ou nous font rire – involontairement – aux éclats. Et comme les comédiens jouent très mal, difficile de chercher un seul responsable ! Pour saupoudrer le tout : la musique règne en actrice principale.

Gazelle 3Jean-François Pignon évoque la foi, puis sa propre foi, mais dit n’appartenir à aucune religion. Difficile à croire. Quant à son désir permanent de vouloir pardonner à tout le monde, il finit par agacer. Les bons sentiments alourdissent l’histoire d’une naïveté dont elle se serait passée.

Pourtant, d’un point de vue esthétique et technique, ce film trouve toute sa place de par ses beaux travelling et un son parfait. Coup de chapeau donc aux chefs opérateurs qui ont su mettre en lumière les scènes de dressage, de promenade dans la montagne ou sur les bords de mer en Camargue.

Dépourvue d’intensité dramatique, l’histoire ne témoigne certainement pas à sa juste valeur de l’aventure humaine et spirituelle de Jean-François Pignon. Dommage !

La cour de Babel

Par Olivier Pélisson

 

Age : Tous publics
Sortie : 12 mars 2014

Durée : 1h29
Un film français
Genre : Documentaire

Réalisation :

Julie Bertuccelli

 

10e arrondissement de Paris. Un collège au milieu d’immeubles près du Canal Saint-Martin. Une classe d’accueil où sont rassemblés des élèves tous juste arrivés de leurs pays, et qu’une enseignante familiarise et perfectionne à la langue française. Ils sont vingt-quatre, et ont entre onze et quinze ans. Ils viennent de Pologne, Tunisie, Mali, Croatie, Chili, Roumanie, Maroc, Biélorussie, Guinée, Brésil, Angleterre, Irlande du Nord, Serbie, Lybie, Venezuela, Côte-d’Ivoire, Etats-Unis, Sri Lanka, Ukraine, Mauritanie et Chine.

Réunis pour une année scolaire, ils attendent d’intégrer une classe de filière classique et de trouver leur voie en France. Pendant une heure et demie, le documentaire les accompagne et suit des présentations, discussions, confrontations, confessions et moments d’émotions avec leur prof Brigitte Cervoni. Un concentré de singularités et d’altérité. Où tous écoutent l’expérience de l’autre en commençant par apprendre à dire bonjour dans sa langue.

La cour de Babel.jpg-q_x-xxyxxJulie Bertuccelli ne filme que dans le cadre de l’école. Aucune intrusion dans l’espace privé. Tous les plans sont situés à l’intérieur de l’établissement et autour du programme pédagogique, comme pour le déplacement au Festival Ciné-Clap du film scolaire de Chartres. Ce parti-pris renforce l’intensité du propos et donne tout son poids à cette cour singulière, car l’enjeu reste concentré sur ce lieu d’éducation, d’apprentissage, où l’individu se construit au milieu du collectif. Et où l’étranger est accueilli avec sa différence.

L’intime pénètre l’école avec les visages et les corps de ces êtres en transition. Des êtres qui s’expriment avec spontanéité et parfois difficulté, tant les mots sont durs à trouver ou à assumer, et qui se font traducteurs quand leurs proches viennent rencontrer l’enseignante et que la compréhension manque. Des pans d’histoires familiales surgissent alors derrière les bureaux scolaires.

Cette transition tant géographique qu’existentielle touche fortement. C’est elle qui a attiré la cinéaste. Ces préados arrivent tous d’un ailleurs plus ou moins lointain et sont confrontés à des nouveaux repères comme à l’apprentissage de la vie, eux qui sont en train de passer de l’enfance à l’âge adulte. Envie de sécurité, pour ceux qui sont menacés dans leur propre pays. Envie de liberté, pour ceux qui y sont muselés. Envie de foyer retrouvé, pour ceux qui étaient séparés de leurs proches.

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La caméra capte aussi la spontanéité et les tâtonnements de cette France en devenir. Une « cour de Babel », reflet d’un monde où il faut résister et persévérer pour se faire sa place. Le niveau de français n’est pas le même chez tous, la capacité d’apprentissage et de progression non plus. Mais tous doivent réagir et bougent de leur place initiale et de leurs croyances et certitudes. Le spectateur aussi, qui apprend à connaître et à accueillir ces enfants qui sont le terreau d’un avenir proche.

Julie Bertuccelli, dont l’humanisme romanesque faisait mouche avec ses deux longs métrages de fiction Depuis qu’Otar est parti… et L’Arbre, confirme que son regard reste perçant et bienveillant. En douceur et sans pensum, elle affirme aussi via son art, et via une mise en scène au plus près des visages, que vivre ensemble est toujours possible, et que la mixité n’est que richesse.